Kirikou et la sorcière : III. « Pourquoi la sorcière est-elle méchante ? »

extrait du trailer mobiCINE
extrait du trailer mobiCINE

 

La fin du film… et quelques considérations sur la souffrance des « méchants ».

 

 

Résumé du film

Kirikou est un enfant minuscule, qui parle avant même de naître, et qui a marché dès qu’il a vu le jour. Il apprend par sa mère que son village est sous la coupe d’une terrible sorcière qui, paraît-il, a dévoré presque tous les hommes du village. Kirikou entreprend de sauver le village.

 

Après de multiples péripéties, il apprend que si la sorcière est méchante, c’est parce qu’elle souffre terriblement. On lui a enfoncé dans le dos une épine empoisonnée, qui la fait souffrir, mais qui, en même temps, lui donne des pouvoirs magiques. Elle ne peut pas retirer cette épine par elle-même, et veut à tout prix éviter la douleur qu’elle ressentirait sur le moment si on lui enlevait.

 

Kirikou réussit à lui retirer l’épine par la ruse. Elle souffre atrocement pendant quelques secondes, mais immédiatement après tout s’apaise, les fleurs réapparaissent autour d’elle, et elle peut enfin sourire.

Il obtient d’elle un baiser, et se métamorphose en un beau jeune homme. Et les hommes du village réapparaissent : elle ne les avait jamais dévorés, mais transformés en « fétiches », en fait des sortes de serviteurs-robots.

 

 

Pourquoi la sorcière est-elle méchante ?

Tout au long du film, Kirikou pose la même question à ceux qu’il rencontre : « Pourquoi la sorcière est-elle méchante ? ». Sa mère lui répond doucement : « Je ne sais pas ». Les autres gens donnent la même réponse, avec agacement, puis terminent par « La sorcière est méchante …parce qu’elle est une sorcière ! »… un comble de « finesse psychologique » (!).

 

Un vieux Sage lui donne enfin la vraie réponse : « Elle est méchante parce qu’elle souffre. ». Et il explique à l’enfant la présence de l’épine empoisonnée, donnant ainsi à Kirikou la possibilité de guérir la douleur …des villageois, mais en s’attachant à la cause profonde de cette douleur : celle de la sorcière elle-même.

 

 

Des changements de regard…

J’aime ces histoires où il est question d’un regard bienveillant, un regard d’Amour sur tous les êtres, y compris les « méchants », les « coupables »; et aussi « les petits », « ceux qui ne comptent pas », ou encore « ceux qui sont repoussants » à priori.  « La Belle et la Bête » fait partie de ces histoires : dès que Belle regarde la « Bête » avec Amour, le « monstre » se métamorphose en beau Prince. Mais c’est seulement le regard de la jeune fille qui a changé, elle a cessé d’enfermer le Prince dans une image hideuse, et il est redevenu ce qu’il était au fond de lui-même, un bel Être.

 

Kirikou voit dans la sorcière un bel Être qui souffre, il guérit sa blessure, et elle redevient douce et aimante. Mais l’« ex-sorcière »,  malgré les actions de Kirikou, le voit d’abord comme un enfant;  ce n’est que suite à son insistance, qu’elle se place enfin à égalité avec lui : il devient aussitôt son Prince Charmant.

 

 

Intégrer les changements de regard.

On peut avoir trouvé ce film superbe, philosophique, poétique, profond, avoir compris et apprécié les changements de regard des uns et des autres, discuté savamment de la perception qu’on a des gens, de la symbolique des contes, de la Belle et la Bête, de la plume en  fer dans le Doudou Méchant (de Claude Ponti),etc etc.

 

Mais, 5 mn plus tard, on pourra dire sans problème que : notre voisin de palier est un « gros beauf », notre patron un exploiteur sanguinaire, tel homme politique le dernier des s…, et que tel enfant de notre connaissance « ne réussira jamais scolairement ».

Pourquoi une telle contradiction ? De la bêtise ou de la méchanceté de notre part ? Nous juger comme ça ne serait pas plus fin que de dire « La sorcière est méchante …parce qu’elle est une sorcière ! ».

Donc, pourquoi cette contradiction ?

 

 

Pourquoi cette contradiction ?

Une fois de plus, ça vient du décalage entre les différentes parties de notre cerveau, en particulier les parties rationnelles et les parties émotionnelles.

Notre CE  (cerveau émotionnel) a vibré devant cette belle histoire, notre CR (cerveau rationnel) en a tiré des conclusions intéressantes, mais … d’autres parties du CE n’ont pas changé d’un iota concernant nos relations avec notre voisin, notre patron, etc. Et c’est ces parties-là qui s’expriment, radotant pour la n-ième fois que notre voisin est un monstre comme ceci, notre patron un monstre comme cela, etc., etc.

 

Alors, comment créer un lien entre ces différentes parties de nous-mêmes ? Nous pourrons ainsi profiter plus profondément de ce superbe film, et des si nombreux contes qui ont un vrai message philosophique, faits pour qu’on s’en imprègne.

 

L’EFT est encore un élément de solution, parce qu’elle fait le lien entre le cerveau émotionnel et le cerveau rationnel. On peut tapoter sur des phrases comme : « Même si Untel me paraît maintenant comme un affreux monstre (ou encore si Unetelle me semble être une abominable sorcière),  je peux envisager de changer un tout petit peu mon regard sur lui, essayer de le voir avec un tout petit peu de bienveillance. Et peut-être qu’un jour, il deviendra à mes yeux : quelqu’un d’assez sympathique; ou au moins, quelqu’un dont je comprendrai mieux les blessures, et que je n’aurai plus envie de juger ».

Une bonne idée : s’aider des belles images de nos contes de fée préférés, au moins au début du tapping, ou pendant : la guérison de la sorcière de Kirikou, la métamorphose de la « Bête » dans le conte traditionnel, et tant d’autres. Notre imaginaire « entend » que si eux (Kirikou, Belle…) ont réussi ce changement de regard, pourquoi pas nous ?

L’inconscient ne fait pas la différence entre les images mentales et la réalité. (d’ailleurs, qu’est-ce la réalité ?)

 

Les contes, comme l’EFT, recréent un lien entre le cerveau émotionnel et le cerveau rationnel : alors les deux ensemble, c’est puissant !

 

Et si vous essayez … n’hésitez pas à en parler dans les commentaires : ) .

 

Cet article fait partie de la série :

1. Kirikou et la sorcière :  I. le poids des habitudes mentales.

2. Kirikou et la sorcière :  II.  Persévérance et Loi d’Attraction.

3. Kirikou et la sorcière :  III. « Pourquoi la sorcière est-elle méchante ? »

4. Kirikou et la sorcière :  IV. Emotions collectives, le pire et le meilleur. 

 

 

 

1 réflexion sur “Kirikou et la sorcière : III. « Pourquoi la sorcière est-elle méchante ? »”

  1. Suite pour Caroline… et tout le monde (suite du commentaire de https://www.jaime-left.com/2015/02/11/kirikou-et-la-sorciere-i-le-poids-des-habitudes-mentales/#comment-360).

    J’ai aussi adoré lire à ma fille ce chef d’oeuvre de Claude Ponti, « le Doudou méchant » : un petit garçon et son Doudou sont inséparables; puis ce dernier le pousse à faire de plus en plus de bêtises, dont certaines vraiment méchantes. Il s’aperçoit alors que dans les plumes qui constituent le doudou (une sorte d’oreiller avec des pattes) se cachait une plume en fer qui lui faisait mal.

    C’était devenu « notre explication » quand elle me racontait sa journée à l’école maternelle, journée un peu trop « animée » par un enfant très perturbé : « Le pauvre, il doit avoir beaucoup de plumes en fer ». (On aurait pu dire aussi qu’il avait une épine dans le dos comme la sorcière…)

    Merci à Claude Ponti d’avoir trouvé des mots aussi simples et poétiques, qui aident des enfants de 3 ans à intégrer une telle compassion.

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