Kirikou et la sorcière : IV. Emotions collectives, le pire et le meilleur.

15.3. caméras de surveillance, WikiCette superbe histoire suscite encore pour moi beaucoup de réflexions : certaines en relation avec l’époque actuelle; d’autres, plus générales, sur l’influence des contes.

 

 

 

 

 

Fétiches, hypnose, et caméras de surveillance.

Les « fétiches », sortes de robots aux yeux énormes, chargés de surveiller l’environnement dans tous ses détails, rappellent les innombrables caméras de surveillance, radars, cartes de crédit, téléphones portables, qui enregistrent nos moindres gestes.

 

Quelle « sorcière » nous a envoûtés, pour que nous trouvions tout cela normal ? 

 

D’autre part, ces « fétiches » sont en réalité les hommes du village, hypnotisés par la sorcière, elle-même « hypnotisée » par l’épine dans son dos.

Dans quelle mesure sommes-nous, nous-mêmes, « hypnotisés », envoûtés,  par nos propres croyances ?  Quand sommes-nous « nous-mêmes », dans tout cela ?

 

 

Les émotions collectives, tellement versatiles….

Les réactions des enfants, sauvés une première fois par Kirikou : enthousiastes et reconnaissants pendant quelques minutes, ils oublient cela aussitôt par la suite, dès qu’il faudrait tirer des enseignements de l’expérience qu’ils viennent de vivre. Quelques instants plus tard, ils  ne tiennent plus aucun compte de ses recommandations, les refusant même de façon méprisante : ils ne voient déjà plus en lui que son âge et sa taille. Ses conseils leur auraient pourtant évité un autre piège.

 

Tout cela ressemble beaucoup aux  réactions émotionnelles collectives dans certaines circonstances (tremblements de terre, cataclysmes), où tous plaignent beaucoup les victimes, font quelques dons… et oublient tout; et surtout ne tirent pas la moindre leçon de ce qui s’est passé : « Fukushima, Tchernobyl ? Des exceptions ! Où est le problème ? Tout le monde sait que le nucléaire n’est pas dangereux ! »; et juste un an après Fukushima, de quoi ont parlé et reparlé les médias ? De l’anniversaire de la mort de Claude François.

 

 

Les contes : un superbe outil d’imprégnation positive.

Manipulations des foules, pour leur faire accepter avec reconnaissance l’inacceptable : une surveillance digne de Big Brother (1984, George Orwell); émotions collectives, dont n’importe quel dictateur ou publicitaire peut faire ce qu’il veut.

Mais heureusement, aussi, l’influence collective peut être bénéfique. A l’heure actuelle, Internet est un outil magnifique pour la transmission des bonnes idées (des mauvaises aussi, d’accord). Et de tous temps, les contes et légendes ont façonné l’inconscient collectif.

 

Les contes ont le langage du cerveau émotionnel, de l’inconscient, du  rêve.  Faits pour être facilement compris et mémorisés par des enfants, ils imprègnent son subconscient de valeurs de générosité, de courage, d’optimisme.  L’enfant mémorise l’aspect superficiel de l’histoire, mais ses significations plus profondes lui apparaissent  progressivement tout au long de sa vie; certains contes africains ont pour leitmotiv : « Celui qui comprend le message caché du conte, veille jusqu’au matin ». Cette « veille jusqu’au matin » signifie, selon moi, « être vigilant, afin de retrouver de plus en plus notre Sagesse Intérieure ».

 

 

Les contes finissent bien.


Dans « Psychanalyse des contes de fées », Bruno Bettelheim insiste sur le fait que les contes finissent toujours bien. C’est effectivement très important, et important aussi de le savoir au départ : on ne sait pas à travers quelles péripéties le héros va « s’en sortir », mais on sait qu’il s’en sortira. (ça ne vous rappelle pas la Loi d’Attraction ? On ne sait pas comment l’Univers va réaliser notre Rêve, mais si nous l’énergétisons de façon suffisante, il se réalisera.)

 

Par contre, la situation initiale du conte, et certaines étapes de son déroulement sont particulièrement dramatiques : Cendrillon et Blanche-Neige, orphelines dont la mère a été remplacée par une abominable marâtre, Hansel et Gretel, et le Petit Poucet menacés de mourir de faim seuls dans la forêt, et pour Kirikou : tous les hommes du village disparus à cause d’une sorcière.

 

Sachant que l’histoire finira bien, l’inconscient de l’auditeur s’imprègne de : « Si il a réussi à résoudre ça, je vais réussir aussi, puisque mon problème est tout de même moins grave que le sien ». A chaque écoute, et tout le long du conte, il fabrique donc des synapses roses. D’où le plaisir immédiat, et la construction à long terme d’une plus grande solidité psychologique.

 

Cet article fait partie de la série :

1. Kirikou et la sorcière :  I. le poids des habitudes mentales.

2. Kirikou et la sorcière :  II.  Persévérance et Loi d’Attraction.

3. Kirikou et la sorcière :  III. « Pourquoi la sorcière est-elle méchante ? »

4. Kirikou et la sorcière :  IV. Emotions collectives, le pire et le meilleur.

 

 

 

2 réflexions sur “Kirikou et la sorcière : IV. Emotions collectives, le pire et le meilleur.”

  1. merci Claude pour cet article sur les contes et leurs effets sur nos vies

    les contes mémoriser dans notre enfance ont des effets sur nos émotions plu tard

    positif ou négatif le problème comment libérer le subconscient de ces émotions négatives
    et pensées négatives

    bonne soirée

  2. La plupart des contes dits traditionnels ont une action positive, parce qu’ils imprègnent l’inconscient de l’enfant du schéma suivant : 1. On est face à une difficulté 2. On l’affronte avec un état d’esprit positif 3. On surmonte la difficulté.

    Mais ce n’est pas le cas de toutes les émissions ou livres pour enfants : important que les parents aident l’enfant à comprendre ce qu’il ressent face à cela, qu’ils parlent avec lui du contenu et des conclusions qu’il en tire.

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