3. Le Parrain : la Tradition Familiale.

15. Parrain 3, famille
Extrait de bande-annonce

Au cours de ce deuxième article, j’ai fini par comprendre que la tradition familiale était bien plus importante pour les personnages que la moindre tentative de logique et de cohérence.

Plus précisément, en quoi consiste-t-elle, pour eux ?

 

 

 

Dans « Le Parrain »,la Tradition Familiale, avec les majuscules que nécessite quelque chose d’aussi « Majestueux » et incontestable, dit que :

 

  • on doit être un bon chrétien, dans la forme : discours, habillement, rituels, fidélité sexuelle, respect de la parole donnée.
  • On doit « défendre » la famille, plus exactement « une certaine idée de la famille » (ça me rappelle De Gaulle : « une certaine idée de la France »): une idée de la famille, pas une écoute des personnes qui la composent. Quand l’un des membres « trahit » cette idée, il est expulsé… de manière souvent définitive.

 

  • Il y a des cercles concentriques : le Chef vénéré (le Parrain) , la Famille (où certains « sont plus égaux que d’autres », mais c’est « normal » aussi), les Siciliens, le reste du monde. Si quelques éléments du « reste du monde » se lient à la Famille, ils doivent adhérer à ses valeurs, elle doit les phagocyter; autrement elle vit cette alliance comme une trahison.

 

  • Dans ces cercles, il y a un ordre inébranlable : le Chef est meilleur et plus fort que les autres, les membres de la Famille sont meilleurs et plus forts que les autres, etc. … jusqu’au reste du monde, fait de pions, « non-humains », sans valeur.
  • En conséquence : on a le droit de tuer  (ou au mieux : d’utiliser) tous ceux qui ne font pas partie du cercle, et c’est même très bien vu par l’entourage.

 

  • À l’intérieur d’un même cercle, plus on est fort et courageux physiquement, plus on a de valeur. Autres compétences valorisées : l’intelligence stratégique, la capacité de rester calme quelques soient les circonstances. (Michael est considéré comme un meilleur chef que son frère aîné Sonny, trop impulsif).

 

  • Il y a réellement un « code d’honneur » : on ne cherche pas spontanément de noises à l’extérieur du cercle. S’il y a un problème, on tente d’abord  de le résoudre « à l’amiable » : en négociant, en proposant de l’argent … une fois mais pas deux. Mais celui qui refuse a commis le pire des « crimes » : contrarier la Famille. Alors, il paie : avec une variété de moyens, où s’exprime toute la « créativité » du Chef; le résultat final est presque toujours le même. 🙁

 

  • On ne cherche pas gratuitement des conflits à l’extérieur, … mais on peut en chercher pour de l’argent. Normal, c’est « les affaires » : secrètes et entre hommes, elles occupent une bonne partie des réunions familiales.

 

 

Tous les membres du clan sont d’accord sur ces principes, et tout va pour le mieux dans le meilleur (!) des mondes. Mais quand l’un d’entre eux a du mal à les incarner (le fils du premier Parrain), ou doute de leur valeur (sa fille; puis l’épouse du deuxième), … il se retrouve dans une situation très inconfortable.

 

Finalement, ce n’était pas si difficile de lister les grands principes (conscients ou non) des personnages du Parrain.

Nous pouvons sans doute faire la même chose à propos de nos propres groupes sociaux, famille d’origine, famille actuelle, groupe d’amis, associations…

 

Avez-vous déjà fait de telles listes ? Cela vous a-t-il aidé ?

Merci de nous faire partager votre expérience dans les commentaires, si vous le souhaitez…. 🙂

 

 

 

Cet article fait partie de la série :

1. Le Parrain (the Godfather) : Présentation des 3 films, et de la série d’articles.

2. Le Parrain : la logique interdite.

3. Le Parrain : la Tradition Familiale.

4. Le Parrain et la Damnation de Faust

5. Le Parrain : psychogénéalogie.

 

 

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