Kirikou et la sorcière : I. le poids des habitudes mentales.

Je viens de revoir « Kirikou et la sorcière » : un film pour enfants… mais aussi pour tous, quel que soit leur âge.

 

Je ne parlerai pas ici de la beauté des dessins, vraiment magnifiques; mais seulement de certains aspects philosophiques  de ce film.

 

 

Si vous n’avez pas vu le film… je ne vous raconterai pas la fin ici.

Mais l’article  « Kirikou et la sorcière :  Pourquoi la sorcière est-elle méchante ? » en parle, à vous de voir si vous préférez avoir vu le film avant de le lire.

 

 

 

« Kirikou et la sorcière » est tiré d’un conte traditionnel africain. Comme la plupart des contes philosophiques, l’histoire a plusieurs niveaux de profondeur : depuis un récit facilement compréhensible et mémorisable, jusqu’à des thèmes de réflexion infinis.

 

 

Le début du film

Kirikou est un enfant minuscule, qui parle avant même de naître, et qui a marché dès qu’il a vu le jour. Il apprend par sa mère que le village est sous la coupe d’une terrible sorcière qui, paraît-il, a dévoré presque tous les hommes du village; le dernier survivant valide, l’oncle de Kirikou, vient de partir pour tuer la sorcière, comme ont essayé de faire tous les autres, ceux qui ne sont jamais revenus.

 

 

Kirikou le suit, lui propose de l’aider : son offre est refusée. Dissimulé dans un chapeau, il réussit malgré tout à accompagner son oncle, et le sauve des « fétiches » de la sorcière, sortes de robots qui guettent continuellement ce qui se passe aux alentours de sa case.

 

L’étrange nouveau-né sauve le village de divers dangers, mais n’obtient généralement qu’une reconnaissance éphémère, sa parole n’étant presque jamais considérée comme fiable : comment respecter un « enfant », qui de plus se comporte de façon aussi bizarre, dans un monde où seul les adultes ont la parole ?

 

Peut-être l’histoire se finira-t-elle bien, … mais peut-être pas.

 

 

Les préjugés … et Kirikou.

En attendant, le début même du conte suscite beaucoup de réflexions d’ordre psychologique, donc directement en relation avec les thèmes de ce blog.

 

 

extrait du trailer mobiCINE
extrait du trailer mobiCINE

À l’exception de sa  mère, tous voient Kirikou à travers la grille dite « normale » : c’est un nouveau-né, il est tout petit, « donc », il n’est pas crédible. Et s’il n’est pas soumis, on le qualifie de « mal élevé ». Du point de vue des villageois,  « il ne peut évidemment pas », être d’une quelconque utilité pour résoudre le problème du village, la présence de la sorcière. On voit donc le terrible poids des habitudes mentales : elles réduisent les actes des gens « hors normes » à des non-évènements, leurs paroles à des bavardages insignifiants, même après qu’ils aient fait leurs preuves, même après que leurs avertissements se soient révélés exacts.

 

 

 

 

Les préjugés … et l’EFT.

Cela fait penser à la façon dont des techniques comme l’EFT et le magnétisme sont considérées par tant de gens : « ce n’est pas possible » qu’on puisse guérir grâce à quelque chose d’aussi simple, qu’on peut apprendre en quelques minutes, qu’on peut faire soi-même. « Ce n’est pas possible » non plus qu’on puisse guérir très vite de problèmes qu’on a traîné pendant des années.

 

 

Les « autoroutes » de nos croyances sont bétonnées : « un problème compliqué a une solution compliquée, qui ne peut être trouvée que par des gens qui ont fait des études compliquées. ».

Des gens qui ont résolu un gros problème en utilisant l’EFT n’utilisent pas cette technique pour en résoudre d’autres, dont ils sont pourtant conscients. Si on demande aux clients de faire une évaluation de leur souffrance émotionnelle, avant et après, c’est pour qu’ils n’oublient pas, après la guérison, qu’ils avaient vraiment mal en arrivant… autrement, il arrive souvent qu’ils trouvent que « finalement, ce n’était pas si grave » : conséquence pour eux, ils ne voient pas alors la valeur de l’outil qu’ils viennent d’utiliser, et risquent de s’en priver par la suite.

 

 

 

Pourquoi ces grilles d’analyse de la réalité sont-elles si prégnantes ?

Tout cela évoque une expérience racontée par Bernard Werber, dans l’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu : des chats ont été élevés dans un environnement fait le plus possible de traits verticaux : une pièce tapissée de papier peint décoré de ces motifs, les mêmes motifs sur tous les objets de la pièce. Quelques mois plus tard, on teste leurs réactions devant des objets couverts de traits horizontaux : ils ne les « voyaient » pas du tout, en tout cas ne les prenaient pas en compte. Ces objets ne faisaient pas partie de leurs grilles de référence, comme les villageois ne « voyaient » pas les spécificités de Kirikou, ni même ses actes, comme beaucoup de gens ne « voient » pas les résultats pourtant spectaculaires des médecines énergétiques.

 

Donc, encore une fois, pourquoi nos « grilles » habituelles sont si prégnantes ? Et aussi, comment y remédier, comment les rendre de moins en moins rigides ?

Je n’ai malheureusement pas de réponse simple à cela, ça m’arrangerait beaucoup pourtant : ça m’éviterait le vrai chagrin de voir des gens souffrir, parler sans cesse de leurs souffrances, et refuser pourtant des pistes tellement simples et … à portée de main.

 

 

Cet article fait partie de la série :

1. Kirikou et la sorcière :  I. le poids des habitudes mentales.

2. Kirikou et la sorcière :  II.  Persévérance et Loi d’Attraction.

3. Kirikou et la sorcière :  III. « Pourquoi la sorcière est-elle méchante ? »

4. Kirikou et la sorcière :  IV. Emotions collectives, le pire et le meilleur. 

 

 

 

2 réflexions sur “Kirikou et la sorcière : I. le poids des habitudes mentales.”

  1. Un article avec Kirikou !! Quelle merveilleuse idée ; )
    Et bien figure toi que mes filles ont très bien compris pourquoi la sorcière est méchante : « Parce qu’elle a mal avec l’épine; Et quand on a mal quelque part, au dos ou au cœur, on est pas bien et donc c’est pas possible d’être gentil avec les autres ».

    Et si on tapotait sur la sorcière… ; )
    Merci pour cet article qui nous explique les choses en profondeur, parce que comme Kirikou, même quand on est petit, on est vaillant ; )

  2. Coucou Caroline, contente que cet article t’ait plu. J’ai vu et revu les Kirikou, surtout celui-ci, quand ma fille était petite (et même maintenant qu’elle est adulte), et nous avons toujours été « scotchées » devant la beauté et la profondeur de ce film.

    Je continue ma réponse là-bas : https://www.jaime-left.com/2015/02/24/kirikou-et-la-sorciere-iii-pourquoi-la-sorciere-est-elle-mechante/, pour parler aussi du « Doudou méchant ».

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