Dans l’article précédent (I.La pensée positive, ça marche vraiment ?), on a vu les difficultés qu’on pouvait rencontrer, en faisant des affirmations positives catégoriques, telles que : «Je suis très riche, j’ai beaucoup d’argent.».
Une partie de nous les accepte, mais une autre les refuse avec virulence, ce qui peut être vécu douloureusement, et même aggraver les choses.
La pensée positive, telle qu’elle est employée souvent, y va parfois « un peu fort ». Pourtant, elle réussit très bien dans certains cas : des gens comme Joseph Murphy, ou plus récemment ceux qui ont joué dans « Le Secret », affirment cela, et l’ont prouvé par leurs nombreux succès.
1. La pensée positive : pour qui ça marche, et pour quelles raisons ?
– ou bien, ces personnes vont déjà globalement très bien, sont confiants en eux-mêmes et en la Vie (et s’ils la connaissent, en la Loi d’Attraction). Ils ne font qu’amplifier le phénomène, en continuant à créer des synapses roses, là où ils en ont déjà beaucoup. La Loi d’Attraction affirme que plus on a « quelque chose », plus il est facile d’attirer encore plus de « la même chose ». Ils ont probablement plus de 51 % de synapses roses, dans les domaines qui fonctionnent bien dans leur vie.
– ou bien, ces personnes sont dans une situation tellement désespérée qu’elles n’ont plus rien d’autre à quoi s’accrocher, qu’à leur connaissance (consciente ou inconsciente) de la LA : il y en a plusieurs exemples dans les livres ou film dont je viens de parler. Dans ce cas, tous leurs anciens repères se sont écroulés, ils ne créent donc plus de résistances.
Mais que faire, alors, quand la pensée positive ne marche pas ?
Dans l’article précédent, on a évoqué l’image d’une gentille personne, affirmant naïvement «Tout va bien», et qui se fait immédiatement huer par des dizaines d’autres, réveillées par son discours : «Comment peux-tu dire ça ? Nous avons tellement de raisons de dire le contraire !»
2. La pensée « presque positive » : « Il est peut-être imaginable qu’il soit possible que … »
Le gentil personnage qui a claironné le message « tout va bien » s’y est vraiment mal pris….
Il aurait pu réveiller les autres, un à un, leur suggérant doucement, que peut-être, peut-être, les choses pourraient aller un tout petit peu mieux.
D’où l’idée de la pensée « pas trop positive », ou « presque positive » : il s’agit de faire passer en douceur la nouvelle idée dans l’inconscient, en suscitant le moins possible de résistances. On va donc dire quelque chose comme «Il est peut-être imaginable qu’il soit possible qu’un jour, je n’ai plus tous ces problèmes».
– oh la la, cette phrase est bien longue.
– oui, et en plus, elle contient tout ce qu’ « il ne faut pas » : négation, doute, et projection dans le futur. Mais pourtant, dans certains cas, elle est bien plus efficace qu’une affirmation directe.
Du vécu…
Cela, je l’ai vécu, il y a plusieurs années : après quelques expériences professionnelles décevantes, j’étais complètement découragée, persuadée de ne plus jamais trouver un métier qui me plaise.
Quelqu’un m’a dit d’imaginer que je retravaille : ça m’a donné la sensation d’un coup de poignard dans le ventre. Pourtant, il y avait urgence, il fallait trouver une solution.
Je me revois rentrer chez moi à pied, au bord des larmes, en train d’essayer d’imaginer cela : impossible.
Puis il me vint une phrase comme : «Il est peut-être possible qu’il soit peut-être un jour imaginable que je trouve un travail où je me sente peut-être pas trop mal … ? ».
Sur le moment, ça m’a semblé une phrase de fou, mais, au point où j’en étais, tout était bon à prendre…
Au moins, cette phrase-là ne me faisait pas grincer des dents; et plus j’ajoutais de « peut-être », plus elle passait bien.
Je la répète, plusieurs fois, en marchant : et l’espoir se met à renaître, progressivement. Les « peut-être » tombent, un à un. La phrase devient «Il est peut-être possible que je trouve un travail où je me sente bien», des images encore floues de travail possible commencent à défiler devant mes yeux, l’énergie commence à remonter.
Et quand j’en suis à : « Il est possible que », l’idée arrive, par morceaux :
– Qu’est-ce que j’ai le plus aimé faire, dans mes métiers précédents ?
– Donner des cours particuliers.
– De maths, pourquoi pas ? Après tout, je sais faire ça, j’ai enseigné plusieurs années, et ça me plaisait bien.
– Oh oui oh oui oh oui …! j’ai vraiment envie de prouver que tout le monde peut réussir en maths…
Une heure après, j’avais envoyé une annonce : «Les nuls en maths, ça n’existe pas»…, quelques jours plus tard, les premiers élèves arrivaient, et c’était le début de plusieurs années très agréables.
3. Un autre exemple.
Par la suite, j’ai tellement entendu dire qu’il fallait être positif, que j’avais peu à peu oublié cette façon de faire.
… Jusqu’au moment où j’ai dû impérativement la retrouver.
Dans un cours particulier, Karine repousse un exercice d’un air désespéré : «Je vais jamais y arriver, j’en ai marre, je suis trop nulle…».
Moi, grande prêtresse de la pensée positive, je dis avec assurance :
– mais si… répète à haute voix : «Je peux y arriver».
Très mauvaise idée : elle était déjà au bord des larmes, cette fois, elle éclate en sanglots.
Quelques instants plus tard, je fais une autre tentative :
– Essaie : «Je vais peut-être y arriver un jour.»
Elle est déjà plus intéressée, et dit :
– non, pas encore ça, mais c’est mieux.
Je propose :
– Je vais peut-être, peut-être, y arriver, un jour.
– OK.
Elle redit la phrase en ajoutant encore quelques «peut-être», retrouve le sourire, et reprend son exercice :
– Je vais essayer un petit peu, mais tu vas m’aider, hein ?
– Bien sûr.
Nous avons refait cela souvent, avant de commencer un exercice. Et trois mois plus tard, quand un autre enfant se décourageait devant une difficulté, c’est elle qui lui disait : «Il faut te dire : +Je vais y arriver+, ou encore : + Je vais peut-être, peut-être, y arriver +».
Et vous, avez-vous eu des expériences analogues ? Ou quelles solutions autres avez-vous trouvées ?
La bonne méthode, c’est celle qui marche : et c’est tellement utile d’en avoir beaucoup à notre disposition.