Et si on calmait le jeu ?

On a vu dans « Ces discussions qui tournent mal »pourquoi certains sujets déclenchent si facilement des débats houleux. La question est alors : comment éviter d’en « rajouter » ? Comment calmer une dispute ?

Quand dans une discussion, notre interlocuteur commence à s’énerver, c’est signe qu’il se sent mis en cause personnellement. Son amygdale perçoit donc la situation comme dangereuse.

 

Alors :

–          Son Cerveau rationnel n’est plus aux commandes, donc il est impossible d’espérer une discussion constructive dans ce contexte. (C’est une règle générale : le CR se désactive chaque fois que l’amygdale est activée).

–          Son Cerveau émotionnel va mettre en action de très vieux programmes d’auto-défense : se raccrocher à des idées toutes faites, et / ou passer à l’attaque. En fait, son  CE va tenter de se rassurer en revenant à des émotions plus confortables : l’interlocuteur va se raccrocher à ce que disaient ou faisaient son Papa et sa Maman quand il était petit… Vous voyez à quel niveau de discussion vous pouvez vous attendre ?!

–          Il risque donc de devenir de plus en plus désagréable.

–          Et à moins d’être un modèle de douceur et de calme, on peut très vite devenir aussi désagréable que lui.

Donc : STOP. On renonce à la discussion tant que le ton n’a pas trop monté, et on se calme. C’est très frustrant, mais c’est un moindre mal.

Pas de regret : quand le Cerveau émotionnel d’un des participants est en ébullition, son  Cerveau rationnel est désactivé, donc il est incapable de réfléchir, donc c’est IMPOSSIBLE de discuter intelligemment dans ce contexte.

Je le redis : vous aurez droit à ce que disaient son Papa et sa Maman quand il avait trois ans, et vous n’allez pas tarder à faire la même chose…. « Allez les petits, on arrête de jouer, la récréation est finie ! Et puis vous allez finir par vous faire mal. 😉   »

 

Que faire, alors ? prendre une grande respiration ?

–          Oui… et non. Au cours de l’inspiration, le corps secrète encore plus d’adrénaline (hormone excitante), ce n’est pas le moment d’en rajouter. Il est important que l’expiration soit beaucoup plus longue, puisqu’alors, on va secréter de l’acétylcholine (hormone calmante).

–          Donc, on n’a qu’à pousser un énorme soupir d’agacement. Tu es sûre que ça va arranger les choses ?!  😉
–           Non, bien sûr, quoiqu’un soupir soit exactement approprié sur le plan physiologique (sécrétion maximale d’acétylcholine). Il s’agit de « soupirer discrètement » :

o   prendre plusieurs respirations lentes, en faisant durer l’expir le plus longtemps possible,

o   renforcer éventuellement ce processus en pressant un point EFT qui amplifie la respiration : le point du majeur, ou encore le point du pouce (encore plus efficace : c’est le méridien du poumon ; mais plus visible.).

o   et si c’est trop tentant de reprendre le débat, se répéter en même temps : « c’est IMPOSSIBLE de discuter MAINTENANT ».

Voir aussi : « Secourisme émotionnel »

 

 

Mais … cette discussion est-elle bien utile ?

Souvent, elle n’a rien d’indispensable.

Cédric est invité à une fête. Tout à coup, il trouve indispensable de persuader son voisin de table des dangers du nucléaire. Ce dernier vocifère vite contre ces « illuminés qui veulent nous faire revenir à l’âge de pierre », et le ton monte, chacun est persuadé que son interlocuteur est le dernier des abrutis.

–          Cédric… tu espères vraiment le convaincre, comme ça, en une soirée ? et même en admettant que ce « miracle » se produise, à quoi cela va-t-il servir ?

–          Il est indispensable que les gens prennent conscience des conséquences du nucléaire, ils sont conditionnés, on leur fait croire n’importe quoi !

–          Je suis bien d’accord, mais au niveau de l’utilité de cette discussion … Tu n’as pas l’impression que ce serait une goutte d’eau dans la mer ? Soit il adhère vite, et peut-être que là, vous vous apporterez quelque chose mutuellement, mais sinon… Un petit tour sur la piste de danse ferait peut-être davantage progresser l’humanité, non ? On dit que la musique adoucit les mœurs…

Dans un autre contexte (débat public sur l’implantation éventuelle d’éoliennes dans une Communauté de Communes, par exemple…), là, la discussion est indispensable, bien sûr. Et les techniques de respiration dont je parlais sont bien utiles, mais il faut aussi des arguments, des vrais, bien amenés, dans un respect sincère de l’interlocuteur quel qu’il soit (nous sommes tous Reliés au niveau le plus élevé de nous-mêmes)… et là, c’est encore plus complexe.

 

 

PS. Je ne pratiquais pas encore la CNV (Communication Non Violente) à l’époque où j’ai écrit cet article.  En plus des précautions que j’y ai suggérées, la connaissance de cet outil me paraît maintenant FONDAMENTALE.

Cet article fait partie de la série :

  1. Les discussions qui tournent mal
  2. Et si on calmait le jeu ? 

 


 

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