Nous sommes multiples : notre cinéma intérieur

camera film

Nous sommes multiples : de très nombreuses parties de nous jouent des rôles, qui se répètent souvent douloureusement, comme dans un mauvais film, qui passerait en boucle. Pourtant, c’est nous le metteur en scène, nous pourrions mieux faire…

 

Tout cela n’est pas nouveau. Mais suite à un enchaînement de petites prises de conscience d’aujourd’hui, je pense expérimenter plus souvent cette notion de film. Je vous raconte.

 

 

Ce qui a failli être un article sur les blocages à l’organisation.

Je m’apprête à regarder mon planning de la journée, et … je suis très tentée de regarder Facebook d’abord. Ou mes mails, ou tant de choses.

 

Pourquoi ça et pas la boîte aux lettres, par exemple ? où se trouvent généralement les messages vraiment importants.

Parce que la boîte aux lettres est loin, enfin, un peu plus loin. Facebook et une infinité d’autres tentations sont là, sous mes doigts… des doigts, ça dérape si facilement.

 

Plus profondément, il y a une sorte de questionnement, d’angoisse ténue, suffisamment forte pour provoquer des mini-décisions (« oh, juste 5 mn ») qui, additionnées sur l’année, se révèlent des terribles pièges.

Et en surface, notre incroyable capacité à nous raconter des bobards, et notre non moins incroyable capacité à les croire… ça nous arrange tellement.

 

Ça « NOUS » arrange ?

En fait : ça arrange quelles parties de nous ?

Je répète ça, c’est important. Nous sommes multiples; donc : au lieu de dire « je », « moi », « nous », il est essentiel de dire « quelle(s)  PARTIE(s) de moi, de nous ? »

 

 

« Une partie de moi » plutôt que « moi ».

En écrivant « Merci l’Univers…mais j’ai vraiment demandé ça ? », je m’étais aperçue que :

  • dire « j’ai créé tel événement de ma vie »    est beaucoup moins efficace que :
  • dire « une partie de moi (mais pas moi en entier) a créé cet événement ».

 

– D’abord, quand l’événement est une catastrophe, ça passe mieux au niveau du cerveau émotionnel.  La voie est donc libre pour travailler avec lui, autrement non. Et comme c’est lui qui a les clés de tout changement de schéma, il vaut mieux être de son côté que de le prendre à rebrousse-poil (On peut imaginer Cerbère gardant un trousseau de clés).

 

– Et aussi : cette façon de s’exprimer (« une partie de moi », « des parties de moi » au lieu de « moi ») amène à se poser des questions efficaces :

  • Quelle(s) partie(s) de moi ?
  • Et pourquoi ?

 

 

Mieux : « DES parties de moi » plutôt que « UNE partie de moi ».

Je m’aperçois que de dire : « DES parties de moi » est encore plus efficace que « UNE partie de moi ».

C’est logique, puisque : “Nous sommes multiples”.

Prendre systématiquement en compte cette multiplicité, cela crée encore plus d’outils de travail :

  • Cela apporte une autre question : « quelles relations ces parties de moi ont entre elles ? »
  • on peut se représenter ces parties de nous par un film, où chacune est représentée par un acteur.

 

 

Le “film” de Sophie.

Ça me rappelle la situation d’une cliente,  Sophie.

Elle est peintre, très créative.  Mais elle n’arrive pas à vivre de son métier.

 

Après quelques séances,  elle s’aperçoit qu’elle rejoue inconsciemment le rôle de sa mère.

Celle-ci n’était pas très heureuse dans ses relations familiales : critiquée, cassée dans ses initiatives, considérée comme incapable par son mari, persuadé qu’elle serait perdue sans lui. Le couple est resté ensemble, il n’y a pas eu de maltraitances physiques,  mais dans ce genre de situation, on peut imaginer un corps émotionnel bardé de cicatrices.  La mère de Sophie jouait malgré tout son rôle dans le foyer,  dans une tristesse et une rigidité qui achevait de la priver de toute forme de reconnaissance, même de la part de ses enfants.

 

Dans son film personnel, Sophie rejouait le rôle de sa mère, tentant de prendre sur elle la  souffrance de celle-ci : elle espérait inconsciemment obtenir que sa mère soit enfin joyeuse et détendue, que l’atmosphère familiale soit moins lourde.  Ça n’a pas marché, bien sûr…

 

Mais le scénario du film était construit. Il n’y avait plus qu’à en faire régulièrement des remakes, en convoquant régulièrement de nouveaux acteurs pour le rôle du Papa. (Loi d’Attraction).

  • Il y a eu Catherine, sa « meilleure amie » à l’école. De deux ans plus âgée qu’elle, elle lui apprenait tout (sauf l’indépendance !), la surveillait, la contrôlait « pour son bien ».
  • Il y a eu son premier mari, qui la minimisait dans chacun de ces gestes, en particulier en public, et devant leurs enfants.
  • Et tant d’autres…

 

Quand on commence à reconnaître nos « films » favoris, on les retrouve partout, en grand, en petit et en moyen, dans les différents épisodes de nos vies.

 

 

Les films dans notre tête.

Le pire, c’est que ces « films », on les retrouve dans notre tête. .. ce qui n’a rien d’étonnant.

Une fois le film repéré « à l’extérieur », comme on vient de le faire, il est indispensable de le repérer à l’intérieur.

J’ai dit que Sophie était une artiste passionnée ; mais elle n’a vendu ses toiles qu’aux très rares personnes qui ont franchi les obstacles invisibles dont elle parsemait leur route.

 

Quels obstacles ?

En proposant ses tableaux, Sophie prend une initiative, « pire » encore : une initiative valorisante, et qui la fait vibrer.

Et hop ! Ses vieilles mémoires se mettent en route, immédiatement.  Alerte rouge !

 

Elles hurlent :

  • « N’oublie pas : tu joues le rôle de ta mère. La moindre initiative de sa part était sévèrement punie.  Tu dois faire pareil dans ta tête ! Autrement, elle sera toujours malheureuse et ça sera de ta faute. Essaie encore, peut-être que cette fois enfin, elle va retrouver le sourire. »
  • Aussitôt, convocation d’un « papa » fantasmé : « Mais voyons Sophie, tu n’y penses pas ?! Tu veux apporter quelque chose aux gens alors que tu ne sais même pas t’aider toi-même. Ça va être bien trop lourd pour toi, tu vas être malheureuse… enfin, c’est ce qu’on t’a répété toute ta vie. ».

Pour « protéger » Sophie, le papa fantasmé va porter un immense panneau sur lequel est écrit : « Acheteurs éventuels, n’allez surtout pas voir Sophie ! Elle est bien trop petite et trop faible pour vous apporter quoi que ce soit d’intéressant.  Pour son bien, elle doit changer de métier très vite. ».

 

  • Et de nouveau, la toute petite Sophie revient à la charge et supplie la Sophie adulte : « S’il te plaît, ne prends pas de telles initiatives, Maman n’aurait jamais fait ça. Elle va être malheureuse, se sentir abandonnée, si tu réussis dans ce qu’elle aurait tellement aimé faire : s’exprimer, s’épanouir ».

J’exprime cette dernière phrase en termes de « parties de la Maman » : « Son conscient  va sentir malheureuse et abandonnée, si tu réussis dans ce que son Âme aurait tellement aimé faire : s’exprimer, s’épanouir ».

 

La situation réelle (la relation peu épanouissante entre les parents de Sophie) s’est déroulée il y a bien longtemps.

Mais dans ses mémoires inconscientes, cette situation était  vraiment, vraiment, actuelle.

Que les déclencheurs soient désagréables (nouvelles dévalorisations de la part de l’entourage), ou même agréables (projets professionnels intéressants), le même film se mettait en route, inlassablement.

 

 

Nos « films » et notre champ magnétique

Nos pensées  conscientes et inconscientes (en d’autres termes : nos films) modifient à chaque instant le champ magnétique qu’on émet, qui attire ou repousse les événements de notre vie.

D’où l’importance de modifier nos films intérieurs, quand ils nous rendent malheureux.

 

Utiliser cette idée

Ces réflexions me donnent un schéma de travail, que j’essaierai d’utiliser de façon plus systématique. Si je m’en sers aussi souvent que du « une partie de moi a attiré ça, mais pas moi en entier » : bingo ! Je n’aurai pas perdu mon temps.  Bon, on verra à l’usage.

1. Retrouver le « film » sous-jacent aux problèmes les plus fréquents chez une personne. Pour le retrouver, il faut « désembrumer » le cerveau émotionnel des rationalisations qu’il produit à volonté. Pour y voir plus clair, voir les schémas avec de plus en plus de précision, l’EFT est aussi un outil très appréciable, puisqu’elle apaise les « tempêtes de cerveau émotionnel ».

Puis : vérifier l’hypothèse : est-ce bien ce film qui se manifeste dans telle ou telle circonstance difficile ? (Je suppose qu’on a tous une « cinémathèque » bien fournie ; mais certains films sont au sommet du hit-parade).

Et si ce  mauvais film est celui qui passe le plus souvent dans nos salles intérieures, il faut en changer rapidement le scénario.

2. Changer le scénario du film :

D’abord, reconnaître le film quand il se déroule : qui sont les protagonistes,  qui joue le rôle de qui (en particulier : je joue le rôle de qui ?), et pourquoi ?  Et donc, commencer enfin à prendre du recul. (« C’est le 300 000e  remake, ça commence à suffire, non ? »)… mais attention, quand ils se sentent observés, les « films » se dissimulent. Donc, être doublement vigilant, c’est tout.

 

Parallèlement à cela, utiliser différentes façons de faire, l’une ou l’autre selon le moment approprié :

  • Raconter certains « remakes », en tapotant.
  • Toujours en tapotant, imaginer d’autres fins à ces remakes, sans aucun souci de vraisemblance dans le monde physique; glisser des phrases telles que : « Là, Papa aurait pu s’excuser auprès de Maman ; là, une petite fée tombe du Ciel pour l’aider à prendre conscience de ce qu’il veut fuir en lui-même quand il se comporte comme ça. »
  • S’imprégner de l’idée qu’il n’est bon pour personne qu’on porte les difficultés de ses parents (faire cela n’a rien à voir avec l’amour et la solidarité) : « Même si une partie de moi est persuadée que je dois porter la souffrance de ma Maman, je m’ouvre à l’idée, que peut-être, ce n’est pas la meilleure solution ; et je me rappelle que sa Sagesse Intérieure est beaucoup plus qualifiée que moi pour l’aider. »

 

Bon,  pour en revenir à ce que je disais au début : je n’ai pas été sur Facebook, mais j’ai écrit cet article au lieu de faire ce que j’avais prévu (pas de regret, quand même).

Je ne sais toujours pas quel « film intérieur » a provoqué tout cela, mais je verrai plus tard.  A bientôt 😉

 

 

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