Jouer les redresseurs de torts, c’est une attitude assez courante.
Quand fait-on cela, et est-ce efficace ? On va voir…
Dans la panoplie du Chevalier Blanc, il y a des composantes sympathiques :
- de l’empathie vis-à-vis de personnes qui souffrent, ou qui, selon nous, risquent de souffrir.
- Un certain courage quelquefois, quand le « Chevalier Blanc » prend réellement des risques pour ce qui lui semble fondamental.
Ce combat est-il efficace ?
Dans quelle mesure ce combat est-il efficace ? Dans quelle mesure fait-il vraiment avancer le monde vers plus de paix et de bonheur ?
Dans cet article, il sera surtout question des « Chevaliers blancs » de salon, ceux qui râlent dans leur tête, avec leurs copains ou sur les réseaux sociaux. Les manifestations violentes, les guerres, j’en ai déjà parlé dans l’article « Mourir pour des idées ? ». De mon point de vue, tout se résume à :
« Encore s’il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu’enfin tout changeât, qu’enfin tout s’arrangeât !
Depuis tant de « grands soirs » que tant de têtes tombent,
Au paradis sur terre on y serait déjà » (Brassens)
Et je préfère de beaucoup la Révolution de l’Amour. Et le sage conseil de Bernard Werber : « Ne t’attaque pas au Système, démode-le. ». En créant mieux, en parallèle, jusqu’à ce que l’ancien Système n’ait plus de raison d’être.
On se doute bien que les Chevaliers Blancs de salon changent encore moins le monde, dans le réel.
Cependant, leurs pensées, en fait nos pensées à tous quand nous sommes dans ce rôle (souvent), ne font que de créer des énergies négatives, de renforcer les égrégores de haine qui nous imprègnent déjà.
Les Chevaliers blancs de salon… et nous.
Nous sommes tous des « redresseurs de tort », au moins dans notre tête. Je m’inclus parmi eux sans problème, parce qu’autrement, écrire cet article prétendrait redresser les torts des redresseurs de tort, ce qui serait un comble ! 😀
Souvent, le « combat » reste dans notre tête, ou dans nos discours auprès de gens qui partagent nos idées : on fulmine après les « méchants », on les critique, on énumère tout ce qu’ils font de mal…
Et quelque part en nous, on se congratule tout seul ou ensemble, parce que nous, nous sommes tellement plus gentils et intelligents.
Qui sont ces « méchants » ? Ils peuvent être : le gouvernement, telle ou telle institution, nos parents qui n’ont « pas été assez gentils », la voisine qui crie après ses enfants, le voisin qui crie après sa femme, Big Pharma, les Illuminatis, le pays avec qui « il faut » en découdre quand on est en guerre, l’instit qui a mis une mauvaise note à notre enfant, ou celle qui nous a mis un zéro, il y a bien longtemps, etc. La liste est longue…
En gros, il y a 7 milliards de méchants… et 7 milliards de Chevaliers Blancs (mais les meilleurs, c’est nous, évidemment 😉 ).
Et comme j’écris cet article au cours d’un trajet en voiture, j’y ajouterai : les gens qui roulent trop vite, ceux qui roulent trop lentement, les radars, le gouvernement qui met des brise-vitesse partout, la mairie de mon village qui devrait en mettre dans ma rue, le seul endroit au monde où ce soit vraiment justifié.
Et pire que tout, tous ces gens qui osent être sur la route en même temps que moi. On se demande pourquoi ils sont là, franchement. Vous le savez, vous ?! 😀 😀 😀
Nous sommes tous programmés à jouer les moralisateurs à 4 sous. Et à sécréter des litres d’adrénaline parce que des parties de nous estiment que le monde devrait être autrement.
Pourtant, nous savons bien que tout cela n’a pas de sens… Comment fait-on pour calmer cette machine infernale qui se déclenche à tout moment dans notre cerveau ????
- Une idée « au hasard » 😉 : on pourrait faire de l’EFT ?
- Bien sûr ! Mais pas tout de suite, il y a quelque chose à voir d’abord.
Quelles blessures se cachent sous ces innombrables rouspétances ?
Blessures, ou simples égratignures, parce qu’à force de répéter un comportement (râler dans tel type de circonstance, dénoncer tel type de « méfaits »), on finit par nous créer des réflexes conditionnés qui ne reposent peut-être pas sur un drame absolu.
Chacun a ses rouspétances de prédilection ; ce qui fait hurler l’un laissera l’autre de marbre, et inversement.
Ce qui ne veut pas dire que celui qui reste calme ne se sent pas concerné par le problème. Mais ce stimulus en particulier ne met pas son cerveau émotionnel en ébullition.
Un comportement agressif, pénible ou simplement inadapté, est toujours fait pour dissimuler (et se dissimuler) une blessure petite ou grande. Tant qu’on est occupé à dire ce que les autres devraient être, ou la vie, ou le monde, on a une « bonne raison » pour ne pas regarder là où ça fait mal.
C’est un mécanisme protecteur, bien sûr, mais on peut sans doute trouver mieux : on en parlera par la suite.
La question obsessionnelle : qui est le méchant ?
On vit tous dans un environnement où on passe son temps à chercher des « coupables » à punir. On a donc intégré très fortement le réflexe :
– « Je vis un stimulus que je perçois comme désagréable
=> je cherche qui est le méchant, ce qu’il devrait faire, et ce qu’il « mérite » qu’on fasse pour le punir ».
Ça a l’air simpliste ? Voici un exemple (cherchez vous-même d’autres exemples, qui ont eu lieu aujourd’hui, pour vous) :
- « Ce type roule trop vite ». La réalité, c’est que vous avez eu peur (même un tout petit peu, à peine consciemment) : c’est le stimulus désagréable. Le méchant, c’est lui ; il devrait « apprendre à conduire », et il mérite une « amende salée », non mais !
La blessure en dessous
Dans l’histoire de l’automobiliste, Monsieur Dupont râle pendant un quart d’heure, Madame et les enfants ne se sentent pas vraiment concernés : « Bon, on est toujours vivants, alors, où est le problème ? ». Et ce, indépendamment de celui ou celle qui est en train de conduire.
Cependant, s’il creusait un peu, il découvrirait qu’à 5 ans, il a eu une peur terrible parce qu’il a cru qu’une voiture allait le percuter. Quelqu’un à côté de lui a pesté après ce « chauffard qui roule trop vite ».
La programmation était aussitôt ancrée dans son cerveau émotionnel :
« Quelqu’un roule trop vite
=> réactivation (inconsciente) de la peur qu’il a eue à 5 ans
=> réaction programmée : « quel chauffard ! Il devrait … blablabla, on devrait … blablabla ».
Cette réaction est programmée, à la fois :
- par ce qu’il a entendu sur le moment du risque d’accident (que tout le monde a oublié, y compris lui, au niveau de son conscient),
- par le cerveau reptilien (danger => attaque)
- par la société qui passe son temps à vouloir dénoncer et punir tout ce qui bouge.
- par d’autres aspects liés spécifiquement au stimulus : dans cet exemple, depuis les théories de Freud sur les symboles phalliques, on sait que les hommes se sentent souvent plus touchés que les femmes, par tout ce qui concerne leur voiture.
En quoi les rouspétances regonflent-elles notre ego ?
Chaque fois qu’on râle après une personne ou un groupe, qu’on dit qu’il devrait être autrement, on se met dans une posture de supériorité : nous, on est bien mieux qu’eux, on n’aurait jamais agi comme eux, on sait ce qu’il faudrait faire.
Et comme on est tous blessés par tout ce qui nous a fait croire que nous sommes de pauvres Victimes sans valeur, on compense en jouant à « Moi je suis meilleur que toi. » … alors que nous avons TOUS une Valeur Infinie.
Et que nous pourrions nous en souvenir, nous Relier de plus en plus à notre Sagesse Intérieure et nous rappeler que nous sommes infiniment Plus que ce que nous croyons être.
Mais nos programmations s’interposent si souvent entre cette Connaissance de Qui Nous Sommes TOUS, et notre conscience du moment… alors, nous oublions, et nous râlons.
Des parties de nous ont tellement besoin de « regonfler » le sentiment de leur valeur ! Elles vont s’en donner à coeur joie dans le protocole EFT de cette vidéo… Ce sera bien plus efficace que débiner le voisin ou le gouvernement.
Protocole EFT (dans cette vidéo)
On devrait aussi développer le réflexe de confier le problème à notre Sagesse Intérieure.
Je n’en ai pas parlé dans cette vidéo, mais c’est évidemment utile d’y penser, et de le faire.
Un regard complémentaire sur les « Il devrait être autrement ! »
Récapitulation
Check list quand nous jouons les Chevaliers Blancs…
… et que nous nous en apercevons, ce qui est déjà beaucoup.
- Nous dire : « Je suis quelqu’un de génial, j’ai une Valeur infinie, je n’ai rien à prouver. »
Le problème n’est pas de se trouver génial, c’est d’oublier que les autres le sont aussi.
Là, le cerveau émotionnel ne sera rapidement plus perturbé, et nous pourrons enfin avoir une façon d’agir plus bienveillante. - Et si notre Chevalier Blanc personnel prétend défendre une « pauvre Victime », ou la société, ou je ne sais qui : nous rappeler que ces « pauvres Victimes », ont une Sagesse Intérieure pour prendre soin d’eux, que le « méchant » a aussi une Sagesse Intérieure, et que nous en avons une aussi : c’est le moment de Lui demander de nous guider, pour avoir le comportement le plus efficace et le plus bienveillant possible, pour le plus grand bien de tous, dans cette situation.
Check list quand d’autres « osent » jouer les Chevaliers Blancs…
- Se rappeler que des enfants blessés en eux sont en train de tenter de montrer leur Valeur, alors qu’ils ont une Sagesse Intérieure, et qu’ils sont en train de l’oublier. Et que leur « coupable » en a une aussi. Donc, ce n’est peut-être pas la peine de le défendre en criant plus fort qu’eux.
- Effectivement, ce serait une très mauvaise idée que nous nous en prenions à ce redresseur de tort, pour redresser le tort qu’il a de jouer les redresseurs de torts. Parce que quelquefois, « c’est celui qui dit qui est »… ou ils le sont tous les deux.
- C’est mieux de nous rappeler que nous avons une Sagesse intérieure, à qui nous pouvons demander quoi faire, maintenant.