Expérience : j’écoute des informations bien moches, où des politiciens proclament haut et fort leur générosité et leur lucidité (dire que ce mot veut dire « Lumière » !), accusent leurs interlocuteurs de tous les maux, mais tombent tous d’accord sur une « nécessité absolue » : continuer à nous tondre la laine sur le dos.
Ils m’éneeeervent !
Il est prudent d’écouter ce genre d’émission en tapotant sur les points des doigts, ou en faisant de l’EFT mentalement : ça permet de filtrer un peu.
Le journal de 20 heures, comme moyen d’évolution ! (si si. Pour de vrai).
Comme je l’avais décidé avant d’écouter les infos, je tapote sur mon ressenti :
« Même si tous ces gens m’agacent un maximum, et que j’ai envie de leur hurler de se taire, je m’ouvre à l’idée :
- qu’il y a de meilleures solutions,
- que ma Sagesse Intérieure a sûrement mieux à me proposer,
- et je m’ouvre aussi à l’idée que je puisse utiliser tout ça pour guérir de vieilles blessures en moi, après tout, c’était ça le but. »
Pendant le tapping, j’énonce pêle-mêle ce que disent les différentes parties de moi.
- Je me reproche de « leur obéir » (simplement par le fait d’avoir un métier déclaré et de ne pas vivre au milieu d’un bois) : « c’est de la lâcheté »
- Je m’en veux de ne pas avoir réussi à changer le monde à moi toute seule. Même si dit comme ça, ça a l’air absurde, une partie de nous (de nous tous, je pense) se le reproche : c’est un reste de l’Illusion de la Toute Puissance Infantile, j’en parle plus bas. Se rappeler que les champions dans ce genre deviennent souvent des dictateurs !
- Je (re)découvre beaucoup de bénéfices primaires au fait de râler et de radoter sur leur incompétence, leur machiavélisme, sur la théorie du complot : j’ai le sentiment de faire de la résistance ! et j’en suis très fière (enfin : une partie de moi en est très fière, les autres : beaucoup moins). Et aussi, je suis « bien mieux qu’eux », à tout point de vue : plus « lucide » (encore !), plus intelligente, plus gentille, j’ai tout compris à la vie et pas eux, na na nèreu… Bon, passons. 😉
Pour ceux qui arriveraient sur cet article sans connaître l’EFT (en particulier des psychanalystes venus à cause du titre « Illusion de la Toute Puissance Infantile »), je rappelle qu’elle sert à déprogrammer ce qu’il y a de plus absurde et toxique dans notre cerveau émotionnel.
Pendant les tapotements sur ces points d’acupuncture, le cerveau émet des ondes theta et / ou delta, qui sont le niveau où la plupart de nos croyances inconscientes se sont engrammées. L’EFT permet donc de les déprogrammer.
Illusion de la Toute Puissance Infantile (ITPI), et Loi d’Attraction
Quand, dans des écoles, j’essayais de soutenir à certains psychologues scolaires que si tel enfant échouait, c’était surtout à cause de son manque de confiance en lui, ils me répondaient :
– Mais tu es dans l’Illusion de la Toute Puissance Infantile, quand tu t’imagines que tous ces enfants peuvent réussir ! Il faut voir les choses en face, enfin. Après 20 ans de pratique de mon métier, je sais quand même reconnaître quand des enfants sont capables ou non. (si si, ils ont osé ; le prof d’Einstein aussi, quand il lui a affirmé sans rire que son élève n’avait aucune chance dans les matières scientifiques).
Bon. Pardon pour mes restes de griefs vis-à-vis du système scolaire, je continuerai à faire de l’EFT là-dessus, promis. C’était seulement pour dire que l’ITPI, à la base, ce n’était pas mon concept préféré.
Autre raison de regarder de travers l’idée d’ITPI : je pensais que c’était la manière dont la psychanalyse freudienne niait notre potentiel infini, et le fait qu’on soit créateur de notre vie.
Cependant, quelques tappings comme celui de tout à l’heure, me font voir les choses sous un autre angle.
En fait, l’ITPI (Illusion de la Toute Puissance Infantile) serait plutôt un bug du mental : le bébé s’aperçoit que Maman lui « obéit » en général plutôt bien, les autres adultes aussi. C’est sympa, ça l’arrange, il veut que ça continue avec elle et avec tout le monde, objets y compris. D’autre part, son intuition lui rappelle qu’il est créateur de sa vie, mais tout se mélange dans sa tête :
- son observation (par son mental) de « l’obéissance » des adultes,
- et un vague souvenir de Qui Nous Sommes.
Ooooh… les parents n’obéissent plus !
Quelques mois plus tard, quand l’enfant commence à marcher, les adultes commencent à inverser les rôles : non seulement ils obéissent de moins en moins bien, mais ils commencent à exiger une foule de choses invraisemblables (« absurdes », au sens étymologique : dont on ne comprend pas le sens) : ne pas faire pipi au milieu du salon, éviter de mettre son assiette sur sa tête (une fois, ça peut être rigolo, mais pas tous les jours…), ne pas taper sur Maman quand on n’est pas content, etc. Vraiment, ils sont fous, ces adultes !
Cette incompréhension du monde des adultes crée / envenime des blessures réelles :
- « les 5 blessures » à la fois : Trahison, Rejet, Abandon, Humiliation, Injustice ; avec des variantes individuelles pour chacun.
- Des visions du monde terriblement pessimistes :
- Un monde où, en un sens, les potentialités, l’espoir, se rétrécissent de jour en jour (pour d’autres parties de lui, bien sûr, les potentialités décuplent chaque jour; mais il s’agit d’autres parties de lui).
- Le sentiment que rien n’est fiable : ni les personnes, ni les circonstances. Tout peut changer d’une minute à l’autre, et nous nous sentons impuissants. (C’est vrai que tout peut changer, mais nous ne sommes pas obligés de faire baisser notre énergie dans ce cas, au contraire).
Et en plus, au moment où le pauvre gamin se raccroche difficilement aux branches pour ne pas dégringoler dans un gouffre sans fond, on lui fait des reproches et des menaces réellement terribles (dans SA perception) : « Tu es vilain, tu n’es pas sage, Maman ne va plus t’aimer ». Et même si rien n’est exprimé (ni ressenti) dans ces termes, l’enfant risque d’interpréter (presque) la même chose, au moindre signe de contrariété de la part d’adultes jadis si rassurants.
Comme toute trace psychique, l’ITPI (Illusion de la Toute Puissance Infantile) reste jusqu’à ce qu’on l’enlève, au moins qu’on la fasse bien diminuer. Il est loin le temps où le plus petit chouinement de notre part faisait accourir des parents prévenants, souriants, aux petits soins. C’était si bien…
Et cette partie de nous ne s’est toujours pas aperçue que la vie ne fonctionne plus comme ça… mais qu’elle peut être bien quand même ! 😉
Les mille et une manières d’ « appeler Maman »
Quand on râle après les hommes politiques devant la télé, qu’on élève la voix, à mon avis cette partie de nous crie, symboliquement, pour demander à « Maman » de nous éviter un problème : ça marchait très bien quand nous avions 3 semaines. Mais pour améliorer le monde, bof…
Il n’y a pas que cela, dans nos rouspétances stériles : le cerveau reptilien s’imagine aussi qu’il va leur faire peur… ça ne marche pas non plus. 😉 .
De même, quand on s’énerve après quelque chose qui ne fonctionne pas, qu’on est au bord des larmes, on est sans doute en train d’appeller « Maman » pour réparer; ou encore, par la « pensée magique » liée à l’ITPI, on ordonne à l’objet de se réparer tout seul.
Dans l’expression « pensée magique », le mot « magique » n’a pas le sens que je lui donne habituellement : (Connaissance des Plans subtils, harmonisation avec eux) : je répète, l’ITPI est un bug du mental, il n’a rien à voir avec notre Sagesse Intérieure. Le cerveau émotionnel a ancré le réflexe de chercher les solutions qui marchaient quand on était bébé, et il continue !
Mais heureusement, « ça se soigne » 😉
Quand on te montre la Lune, ne regarde pas le doigt
L’amour maternel, et l’amour humain en général, ne sont que des reflets de l’Amour Universel, de l’énergie d’Amour dont nous sommes tous faits. Il est le doigt qui montre le Ciel, mais nous sommes bien trop souvent hypnotisés par le doigt …
L’illusion de la toute puissance … maternelle
– Ah bon ! Je ne suis pas le centre du monde pour mes enfants ?! Pourtant, je croyais… oooh, quelle déception.
– Hé non, définitivement non. Mais cette (très courte) période où la mère a le pouvoir de rendre le sourire à son enfant par sa seule présence, laisse certainement aussi une trace, comme une empreinte en creux de l’ITPI.
Il est donc probable que ces deux « personnages en nous » (y compris chez les hommes, d’une certaine manière) y soient toujours présents, parmi des milliers d’autres.
Ceux deux personnages peuvent se manifester de façon extrêmement violente : chez des violeurs, par exemple. Ou chez des mères pathologiquement étouffantes.
Mais il peuvent se manifester de façon plus banale:
- pour l’ITPI (Illusion de la Toute Puissance Infantile) : « appeler Maman » quand on s’énerve un peu (au sens où j’en parle plus haut). En fait, dans tous les moments où notre désir d’obtenir quelque chose se manifeste d’une façon plutôt irrationnelle.
- La « toute puissance maternelle (ou paternelle, c’est à peu près la même instance psychique) » s’exprime dans des attitudes Sauveteur par exemple (Sauveteur / Sauveur, au sens de l’Analyse Transactionnelle) : chaque fois qu’on cherche à « couver » quelqu’un qui n’en a pas réellement besoin.
Alors, que faire avec ces parties de nous ?
Tout d’abord, reconnaître quand elles se manifestent, éviter de trouver de « magnifiques » rationalisations pour justifier leur expression.
Puis les apaiser, le plus possible : avec de l’EFT, des visualisations… :
- ITPI (Illusion de la Toute Puissance Infantile) : « Même si une partie de moi a tellement envie que les choses se passent comme ceci et comme cela, na ! … j’imagine envoyer de l’Amour au bébé qui est en train de hurler en moi. De l’Amour, de la tendresse, de la douceur…. Et je lui rappelle de se reConnecter à notre Sagesse Intérieure.
- Toute puissance maternelle : même si une partie de moi a tellement envie de protéger Untel, j’ai conscience qu’il ne m’a rien demandé, et je confie son bonheur à l’Univers… et le mien aussi.
Comme toujours, tout se ramène à la spiritualité et l’Amour Universel.
Et si L’ÉGO jouait un rôle dans tout ça, ce serait lequel?
Bonjour Marc
L’ego (ainsi que le corps physique) est un outil qui nous permet de vivre une expérience terrestre,
Mais quand notre conscience s’identifie à l’ego, comme un joueur de jeu vidéo s’identifierait au personnage de son jeu (« je » !), les ennuis commencent…
Et l’ITPI y est certainement pour beaucoup dans le début de cette identification. Au début, le conscient du bébé n’a qu’une seule définition de lui-même : « celui qui n’a qu’a crier pour que tout le monde prenne soin de lui ».
Puis il se fabrique d’autres définitions de lui-même qui se juxtaposent : « celui qui n’est pas content parce que Maman ne vient plus tout de suite », puis « celui qui découvre le monde et qui trouve ça intéressant », etc.
Mais sauf raisons particulières pour que certaines de ces définitions s’effacent (techniques de développement personnel, mais pas seulement), elles restent là.
L’ensemble de ces très nombreuses « définitions » de soi constitueraient l’ego, et l’ITPI générerait l’une des premières.
Tout ça n’a rien d’une réponse catégorique, c’est juste ce qui me semble logique en ce moment. En tout cas, c’était intéressant d’y réfléchir.