Jusque là, j’étais persuadée qu’1% de l’humanité détient la moitié des richesses (matérielles) de la planète. Je l’avais vu sur plusieurs études que je cite plus bas.
Au moment d’écrire cet article, j’ai trouvé une autre étude qui nuance ce point de vue. D’où le point d’interrogation que j’ai ajouté à mon titre.
Mais que le 1% possède la moitié des richesses de la planète, ou « seulement » le quart, ça reste qu’il en possède beaucoup, vraiment beaucoup. Donc, les conclusions que je tirais, à mon avis, demeurent une hypothèse utile.
Les études que j’avais lues
1% de la population possède la moitié des richesses de la planète; voir ces deux articles du Monde, et cet article de l’Oxfam, qui rassemble 18 ONG :
- Les 1 % les plus fortunés posséderont bientôt la moitié de la richesse mondiale
- La concentration des richesses dans le monde en graphiques
- Le Figaro, qui n’est pourtant pas novateur en matière d’économie solidaire, affirme que : « La concentration des richesses s’est tant accélérée ces dernières années que «62 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale» alors que ce chiffre était de 388 il y a cinq ans. » Il confirme lui aussi que 1% de la population mondiale possède la moitié des richesses de la planètes.
A celles-ci s’ajoute un article de Marianne, intitulé « Le monde est fou. Inégalités : les 1% les plus riches se gavent de plus en plus sur le dos de la population mondiale »
Maintenant, voici un autre article, qui m’a fait nuancer (un peu) mon point de vue :
1% ou 10% ? Revenus ? Patrimoine ?
Voici l’article qui me poussait à des remises en question : « Rapport sur les inégalités mondiales 2018. Wid.world. Décembre 2017« , et, en italiques, le début de cet article, publié le 14/12/2017.
Et les schémas qui me faisaient douter. Mais j’ai réalisé plus tard que certains concernaient les revenus, d’autres le patrimoine, ce qui est évidemment différent. Il est alors possible que la somme des deux (patrimoine et revenu) atteigne la fameuse « moitié des biens » de la planète, en ce qui concerne le « 1% ». Désolée, je ne suis pas économiste…
Quoi qu’il en soit, les deux tableaux ci-dessous sont intéressants, et complémentaires du premier paragraphe de mon article. Ils sont extraits de l’article dont je viens de parler.
Attention : il s’agit ici de patrimoine, non de revenus.
Répartition des richesses dans le monde (Patrimoine des 1%) :
Ici, on parle de revenus, pas de patrimoine. Et on parle des 10% les plus aisés de la planète : nous qui avons un toit sur la tête, et qui utilisons Internet, nous en faisons partie.
Répartition des richesses dans le monde (Revenus des 10% les plus aisés) :
Des nuances importantes
Tout ne peut pas se compter en argent, et heureusement. De très nombreux échanges étaient et sont encore en grande partie basée sur le troc, la confiance dans les relations au quotidien. Les exemples simples fourmillent, mais on ne les voit plus tant on est habitué à ne voir que ce qui se compte en euros.
- votre voisine ramène vos enfants de l’école en même temps que les siens, ils jouent ensemble jusqu’à ce que vous rentriez du travail. Et elle sait que vous êtes là à d’autres moments si elle en a besoin. Travail au noir ? Troc réglementé ? Monnaies locales ? Rien de tout cela : relations humaines saines et normales. Plus il y en a, moins on a besoin d’argent : c’est logique. Le problème est plutôt que comme nous vivons chacun enfermés dans « nos petites boîtes », ces échanges ne sont pas toujours très riches. Mais ils existent, et ne demandent qu’à se développer…
Et au passage, ça fonctionne aussi chez les ultrariches : si Rothschild prête son yacht à Rockfeller, ou même l’invite dedans, la « location » du bateau n’entre même pas dans le PIB ! Comme quoi cette logique financière forcenée est « quelque peu » absurde…
Autre nuance importante : le problème n’est pas que des gens soient ultrariches, il est :
- que les rapports entre les individus et les peuples soient aussi cruels : jeux de pouvoir, indifférence, haine, mépris.
- et que la planète aille de plus en plus mal.
En conclusion
Ce 1% n’a aucune envie de partager ses richesses, ni de les investir pour le bien de l’humanité, sinon ils l’auraient fait depuis longtemps. Par contre, ils sont prêts à tout pour les garder, c’est logique. Et ils se regroupent entre eux (puisqu’ils ne semblent pas voir l’intérêt de fréquenter les autres) : voir les études très intéressantes des sociologues Monique et Michel Pinson-Charlot, qui au départ, étudiaient les ultrariches, et maintenant, s’engagent de plus en plus. J’ai en particulier aimé leur livre (et son titre !) : « Le ghetto du Gotha ».
Donc, des revendications n’ont aucune chance d’aboutir : au mieux, ils donneront quelques miettes d’une main, pour en reprendre de l’autre.
Si je vais souvent aux manifestations des Gilets Jaunes, ce n’est pas pour « faire plier le gouvernement », comme l’espèrent certains; ni pour crier de la colère et de la haine, ce serait à l’opposé complet de mes valeurs. Quand je suis en colère, je fais de l’EFT !
Si je vais aux manifs, c’est pour ces échanges humains dont je parlais plus haut : le plaisir de communiquer avec des personnes que je n’aurais pas forcément l’occasion de rencontrer d’habitude; et dans ce contexte, on parle plus librement de soi et de ce qu’on vit.
Et je re-re-re-cite le texte de Bernard Werber : « Ne t’attaque pas au Système, démode-le« , et la phrase de Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde« .