Le QQOQC est une méthode de résolution de problèmes, reposant sur une liste de questions : « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? ». Il arrive qu’on l’améliore encore en y ajoutant les questions « Pourquoi ? (et : Pour quoi / dans quel but ?), Combien ? ». On parlera alors de méthode QQOQC pc .
On va l’utiliser ici pour décoder des symptômes physiques. J’espère écrire (un jour !) d’autres articles pour décoder d’autres difficultés : symptômes financiers (endettement chronique, dépenses en double, dépenses inutiles, avarice, etc), symptômes relationnels, etc.
Les questions ne seront pas nécessairement posées dans l’ordre classique du QQOQC (si toutefois il y en a un).
Question « Quoi ? » : décrire le problème
Pour les difficultés d’ordre physique, il peut être utile de se documenter d’abord sur l’anatomie des organes atteints, leur physiologie ordinaire, et celle du symptôme. Sans interprétation au départ, juste les connaissances médicales de base. On n’a pas besoin de 10 ans d’études pour ça (vive Internet !) ; de toute façon, notre inconscient nous parle d’une manière que nous sommes aptes à comprendre : c’est notre inconscient à nous, quand même !
Cette simple documentation met déjà quelques mots-clé en relief. Par exemple : une irritation (« tiens, je suis irrité contre quoi, ou qui ? « ). On note ou souligne ces mots-clé, et on continue. (voir par exemple le premier paragraphe de « Symbolique de la névralgie faciale« )
Questions « Quand ? » et « Qui ? »: dans quelles circonstances se manifeste le problème ? est-il en rapport avec quelqu’un en particulier ?
Exemple : un guérisseur traditionnel normand était très efficace pour les verrues … de ses clients. En revanche, elles repoussaient presque aussitôt sur ses mains à lui ! Je raconte cette histoire vécue (!), et ses causes émotionnelles dans cet article, au paragraphe « Un exemple impressionnant : le guérisseur et les verrues »
Donc,
- question « quand ? » : les verrues apparaissaient après un soin réussi à des clients.
- question « qui ? » : ses clients semblaient être en lien direct avec le problème. Plus profondément, quelqu’un d’autre était en cause…
Question « Où ? » : quel lieu est en cause ? (ou : quelS lieuX ?)
Si les migraines de quelqu’un se manifestent uniquement sur son lieu de travail, on voit quelles questions elle peut se poser : où en est-elle par rapport à son Projet de Vie ? Serait-il temps de voir son travail actuel comme un « métier passerelle » le temps de trouver une activité qui lui corresponde vraiment ?
Mais cette question peut ramener à la question « Qui ? » : « les migraines surviennent-elles en rapport avec le chef ? envers quel collègue ? », ou à la question « Quoi ? » : « au cours de quelles tâches spécifiques ? »
On commence à voir en quoi le QQOQC peut être une méthode précieuse.
Question « Comment ? » : le déroulement du problème
On peut reprendre le « Quoi ? » de façon plus systématique, en le situant dans le temps, par exemple.
Exemple vécu (authentique !) : je devais faire une démarche qui ne me plaisait pas du tout. Je me dirige vers le métro : un violente crampe au mollet se déclenche, si fort que je m’apprête à retourner chez moi. Immédiatement, la crampe s’arrête. Je retourne vers le métro : elle recommence. Je m’apprête à rentrer à la maison : elle s’arrête. 3e essai : crampe 1, ma démarche 0. Je rentre chez moi, me disant que j’avais des choses à travailler avant de réentreprendre cette démarche (finalement, elle ne s’est pas révélée nécessaire).
On peut aussi regarder l’historique de la difficulté, dans la vie de la personne, et même dans celles de ses ancêtres (voir psychogénéalogie)
Questions « Pourquoi ? » et « Pour Quoi ? / dans quel but (conscient ou non) ? «
La question « pourquoi » mène à la cause apparente (c’est souvent une impasse; pas toujours), le « Pour Quoi » indique un objectif inconscient, et c’est beaucoup plus intéressant.
Quand on clarifie cet objectif, on peut voir les besoins (au sens CNV) / souhaits sous-jacents, et commencer à chercher de meilleures façons de combler ces besoins.
La question « Pourquoi ? » : un exemple
A la question « Pourquoi as-tu un rhume ? », la réponse habituelle est « J’ai pris froid hier dans un courant d’air, c’est normal, on est en hiver. » Cette réponse ne mène qu’à se gaver de doliprane, ce qui n’est pas du tout une bonne idée.
Il faut être clair : tout le monde n’est pas enrhumé en hiver, encore moins tout l’hiver. Et le courant d’air en question n’est pas un lieu maudit où tout le monde tombe malade.
Vous trouverez, dans cette série d’articles sur le rhume, des pistes plus constructives.
La question « Pour Quoi ? » : dans quel but ? quels sont les objectifs inconscients ?
Dans Psychopathologie de la vie quotidienne, Freud décrit les étranges crises de paralysie d’une de ses clientes.
Son mari était à l’étranger, elle allait très bien. Il lui propose de le rejoindre : une paralysie des jambes se déclenche tout à coup.
Le voyage est donc annulé. Elle va mieux assez rapidement.
Il suggère que maintenant, elle peut le rejoindre. Aussitôt, la paralysie des jambes recommence ! Quel « hasard »…
Je ne me souviens plus de la suite de l’histoire, mais je suppose que les séances qui ont suivi portaient sur sa relation à son mari ! ou sur l’éventualité de le quitter.
En écrivant cela, je repense à mon exemple de la « question Comment ». Mon but était clairement d’éviter de faire cette démarche, d’où les crampes à l’aller et pas au retour.
De même, le but de la cliente de Freud était d’éviter de rejoindre son mari, de toute évidence. Restait à approfondir les « pourquoi » et les « pour quoi » de cet évitement.
La question « Combien ? »
La méthode QQOQC est beaucoup utilisée en management. Le « combien » sert à exprimer le coût financier de chaque étape des processus qu’on analyse : les anciens, et ceux qu’on se propose de mettre en place. Et aussi les bénéfices apportés par l’ancien et le futur processus.
La question « Combien » peut s’appliquer à un problème physique de manières analogues.
- coût financier et coût en temps passé : aux USA, on sait que le moindre problème de santé peut tourner au drame. En France, il y a (encore pour le moment) le matelas de la Sécu et des Mutuelles. Mais une maladie grave entraîne beaucoup de dépenses annexes, pas toutes remboursées, surtout si on habite à la campagne : coût des déplacements, de l’hébergement, si on doit voir un spécialiste en ville. Coût des gardes d’enfant, des aides ménagères, etc. Et gros manque à gagner pour les professions libérales.
- coût émotionnel : la douleur physique elle-même, et la souffrance de ne pas pouvoir partager des moments agréables avec ses proches. Et tant d’autres…
Cependant, la question est aussi : « combien » vaut le « plaisir » d’éviter de revivre telle souffrance ? ou de la vivre dans l’éventualité que la situation redoutée ne se produise ? Très cher, apparemment.
On connaît aussi les notions de bénéfices secondaires des maladies (être plus entouré, avoir une bonne raison d’éviter telle ou telle corvée), et celle de bénéfice primaire, autre terme pour désigner l’objectif inconscient de la maladie.
Et le décodage biologique, dans tout cela ?
Bah oui, le décodage biologique ! Je ne risque pas de l’oublier, celui-là.
Selon les situations, il va surgir en répondant à la question « Quoi ? » (la description du problème), à la question « Comment ? », et surtout à la question « Pour Quoi ? » (dans quel but : qu’est-ce que le corps cherche à mettre en évidence, quel évitement cherche-t-il à manifester ?)
Et l’EFT ?
Je ne risque pas de l’oublier non plus.
Elle peut venir à la fin de « l’enquête ». Si Freud avait connu l’EFT, il aurait peut-être proposé à sa cliente de tapoter sur : « Même si de grandes parties de moi ne veulent surtout pas rejoindre mon mari, je demande à ma Sagesse Intérieure de m’aider à comprendre pourquoi / pour quoi. Et je lui demande ce que je dois faire maintenant ».
Elle peut aussi venir pendant ou au début de l’enquête, pour demander son point de vue à notre Sagesse Intérieure : « Même si mon conscient ne sait pas du tout pourquoi j’ai tel symptôme, ma Sagesse Intérieure le sait, et je lui demande de m’aider à y voir plus clair. »
Au début de l’enquête ? Tout dépend si l’on n’a pas trop mal. Si l’EFT fait remonter une douleur déjà importante (c’est rare, mais ça arrive), lisez d’abord « D’excellents outils pour apaiser des douleurs physiques ».
En conclusion : l’utilité du QQOQC
On voit que les questions qu’il amène se ramifient, se recoupent jusqu’à l’infini. Il n’est évidemment pas question de se constituer un dossier de 150 pages pour le moindre bobo.
Mais ces questions aident à laisser venir les idées, jusqu’à ce que les plus importantes ressortent clairement.