Dieu existe-t-il ? … La question qui fâche.

Un ami m’a écrit récemment : « Qu’un DIEU quel qu’il soit ait permis que des massacres aient eu lieu ou que des enfants aient été violentés par ses serviteurs me renforce dans la pensée que le ciel est vide. Depuis MOISE (si tant est que cela soit vrai), DIEU n’est plus jamais intervenu en
personne. Il reste bien au chaud sur son nuage…Seuls les convaincus se targuent de parler en son nom, mais lui se tait ! » Mais en fait, de quel « Dieu » parle-t-il ? Et ce Dieu existe-t-il ?

 

« Je me désinscris parce je ne crois pas à l’âme ».

Cette « amitié épistolaire » (si l’on peut désigner ainsi une correspondance par mail) a commencé par un mail de sa part : « Madame, je me désinscris de votre Newsletter, parce que vous parlez d’âme, et que je ne crois pas à tout ça ». Ma réponse a dû lui convenir parce que ce mail date de plusieurs années et que nous correspondons souvent depuis.

 

Le questionnement serré de « mon athée préféré » m’amène à clarifier de nombreux concepts que je suis habituée à exprimer en termes d’Univers, de Sagesse Intérieure, d’âme, … et même « pire » : quelquefois, j’emploie le mot « Dieu ».  Des termes qu’il n’apprécie pas, surtout les deux derniers !

 

J’apprécie particulièrement de pouvoir moi aussi questionner ses arguments : des athées inscrits à mon blog, il ne doit pas y avoir tant que ça. Beaucoup de ceux qui ont vu rapidement mes articles ont dû se dire « encore une allumée », et passer leur chemin, sans me donner la moindre chance de dialogue.

Alors cet échange pas si courant, c’est trooop bien !

 

 

Pourquoi je tiens tant à « traduire » le « langage athée »

Pourquoi est-ce que je tiens tant à « traduire » le « langage athée » dans les termes qui font le plus sens pour moi maintenant ?

Je tiens de même à traduire les termes utilisés dans les religions, dans la mesure où j’en connais quelques-uns. Parce que plus j’ai étudié différentes religions, et vu la pratique de quelques-unes, plus j’ai été convaincue que  tout le monde cherche la même chose, dit la même chose, mais s’étripe à propos des mots employés.

Et comme je n’aime pas que les gens s’étripent… je cherche à clarifier les points communs entre tous ces discours.

Y compris avec le « langage athée », que j’ai moi-même employé longtemps.

 

 

Pourquoi j’ai été « athée » pendant 10 ans

J’ai passé toute ma scolarité dans une école catholique. Parce qu’elle était à 5 minutes de chez moi, et qu’elle avait de bons résultats au bac.

Mes parents, pour ne pas me traumatiser, ne voulaient pas s’opposer au discours « officiel », au moins tant que je semblais y être très attachée.
C’est ainsi que je traînais ma mère à la messe le dimanche. Mon père, lui, avait un « bon alibi ».

– Dis Maman, pourquoi Papa il vient pas avec nous ? La maîtresse a dit que les gens qui n’allaient pas à la messe iraient en enfer.

– Ne t’inquiète pas, Papa reste pour travailler. Dieu le voit, et il est content quand même…

(Qu’est-ce qu’il ne leur fallait pas inventer, les pauvres ! Mais que d’amour derrière tout cela…)

 

Donc, des années de peur de l’enfer, pour moi, pour mes proches.

Puis des remises en questions progressives à l’adolescence :

  • en Première : pourquoi le catholicisme, plutôt que les autres formes de christianisme ?
  • en Terminale : pourquoi le christianisme, plutôt que les autres religions ?

Et à la fac, le ras-le-bol total : « La religion est l’opium du peuple ! », « Les cahiers au feu, le christianisme au milieu ! ».

 

 

La question à bagarres : « Dieu existe-t-il ? »

Si on lance cette question qui fâche à la fin d’un sympathique repas où tout le monde s’entendait  bien, on est sûr d’avoir aussitôt deux camps face à face (ou plus), toutes griffes dehors :

  • les athées, pour qui cette question revient peut-être à vouloir les enfermer dans un Moyen-Âge un peu caricatural, dont la science nous aurait pourtant généreusement sortis.
  • les partisans d’une religion quelle qu’elle soit, pour qui cette question est un blasphème, risquant de mener en enfer tous les participants d’une telle discussion, eux y compris.
  • les agnostiques, ceux qui ont pour axiome qu’on ne peut pas savoir : les autres leur reprocheront leur manque de décision, devant cela ils tentent de prouver que ce n’est pas par faiblesse de caractère.
  • ceux qui, comme moi, préfèrent une spiritualité sans étiquette : beaucoup seront d’accord pour les traiter d’allumés-naïfs-qui croient n’importe quoi, surtout s’ils ont des pratiques aussi « étranges » que les soins énergétiques … et l’EFT !  Leur réaction sera alors déterminée par leur patience (ou pas patience) du moment…

 

Je ne veux pas caricaturer le point de vue des uns ni des autres : je me réfère seulement à des discussions vécues, il y a longtemps. Je sais très bien que le point de vue de chacun est plus complexe, et de toute façon, en plus : on est multiples.

 

Suite à ces discussions enflammées (et stériles !), j’apprécie particulièrement toute opportunité de discuter de cela … calmement.

 

Que signifie, pour toi, « Dieu existe-t-il ? »

Donc maintenant,  pour éviter tout risque de bataille rangée, je préfère demander tout de suite : « Qu’est-ce que tu entends par le mot « Dieu » ? et par le mot « exister » ? 

Pas simple non plus, le mot « exister » : exister comment ? On peut le voir, le toucher, lui parler ? Les atomes existent, les idées existent, l’imagination existe…

 

Bon, le concept de Dieu est suffisamment compliqué comme ça, celui d’existence, on verra plus tard, ou pas.

 

Ce que j’en comprends, c’est que des religions déformées par le temps ont donné de Dieu l’image d’un Père Fouettard sur son nuage, et qu’il est évident que ce genre de monstre n’existe pas. Et que personne n’a envie qu’il existe, sauf ceux qui l’inventent pour garder le pouvoir en manipulant leurs quasi-esclaves.

 

Si en posant la question « Dieu existe-t-il ? », on pense à un tel « Dieu », je suis bien d’accord avec les athées : il n’existe pas, et heureusement !

Le concept de Dieu est bien plus profond.

 

 

« Le ciel est-il vide ? »

Je reprends le mail dont je parlais au début :

« Qu’un DIEU quel qu’il soit ait permis que des massacres aient eu lieu ou que des enfants aient été violentés par ses serviteurs me renforce dans la pensée que le ciel est vide. Depuis MOISE (si tant est que cela soit vrai), DIEU n’est plus jamais intervenu en
personne. Il reste bien au chaud sur son nuage…Seuls les convaincus se targuent de parler en son nom, mais lui se tait ! »

Un autre mail exprimait : « La notion d’âme est une notion essentiellement 
religieuse. Pourquoi? La religion catholique (universelle) en gestation 
en Palestine ,se devait de faire la synthèse des croyances qui étaient 
en vogue à ces époques là.

Donc ,récupération de la croyance Égyptienne 
de la vie éternelle dans un au delà indéterminé .Mais ,les pères de 
l’église trouvaient que la méthode employée (la momification)  était par 
trop sommaire. D’où la notion d’éternité que seule l’âme pouvait 
atteindre.Et les deux notions sont et restent indissociables ». 

 

Dieu est-il un « bonhomme » ou une énergie ? 

Voici ce qu’a été ma réponse :

« Pour moi, Dieu n’est pas une sorte de bonhomme gentil ou méchant. C’est une énergie. Tu me parles d’une image de Dieu qui ressemble à une image de catéchisme (ou à son extrême opposé). Alors que moi je parle de champs magnétiques et d’une sorte de connexion Internet à laquelle tout ce qui vit est relié.

L’âme, je la vois aussi comme une sorte de champ magnétique, qui serait dans une dimension en dehors du temps (é-ternelle, ex-tempora). Je suis d’accord avec toi sur ce point : les notions d’âme et d’éternité « sont et restent indissociables ».

 

Religion, re-ligare, veut dire se relier à cette énergie, à cet Internet géant. Cependant l’histoire des religions me semble être :

  • au début, des tentatives sincères d’établir en soi cette Connexion à l’Infini.
  • et par la suite : l’histoire des religions n’est que l’histoire des déformations de ces tentatives originelles, l’histoire des manipulations faites à partir de ces déformations. Tu veux un article à moi qui dit que « la religion » (avec un r minuscule) est l’opium du peuple »   ? C’est là (Les croyances sur la mort : un instrument de pouvoir. « 

 

Comme d’habitude, mon article est beaucoup plus long que je ne le prévoyais… Il y aura donc une suite : « Tentative de lexique athéisme-spiritualitéS ».

 


 

 

 

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