Le RIC (3) : Poser des questions efficaces

 

Suite aux réflexions de l’article précédent, il me semble logique que, pour les questions à proposer au référendum :

  • PERSONNE ne doit décider si une question est « autorisable » ou non,
  • mais il est essentiel de fixer des CRITERES pour les poser sans provoquer de catastrophe.

 

 

Dans l’article 2, je  proposais les critères suivants :

1. Est-ce que telle question va provoquer des « ébullitions de cerveau émotionnel » ? On gardera à l’esprit qu’elles empêchent toute discussion logique et bienveillante.

2. Est-ce que la question est suffisamment claire et bien posée pour qu’on arrive à une réponse qui fasse sens ?

3. Quelles failles dans la question peuvent conduire à une perversion des résultats ? 

 

Je détaille ces deux derniers points de vue à travers les exemples ci-dessous : l’ISF, et la taxe sur les carburants.

 

 

« Voulez-vous le rétablissement de l’ISF ? »

Pour ceux qui auraient passé les derniers mois à méditer dans une caverne : « L’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) est l’ancien impôt sur la fortune français payé par les personnes physiques et les couples détenant un patrimoine net taxable strictement supérieur à un certain seuil d’entrée au 1er janvier de l’année considérée ».

 

A la question « Voulez-vous le rétablissement de l’ISF ? », presque tout le monde va répondre oui … sauf ceux qui risquent de le payer. Et encore : les plus « initiés » d’entre eux prévoient la suite en rigolant sous cape. Pourquoi ?

 

Parce qu’on va se faire promener comme des bébés avec une question pareille !!!

 

Imaginons : « bon prince », le gouvernement accepte le RIC, accepte qu’on pose la question paraît-il essentielle : « Voulez-vous le rétablissement de l’ISF ? ».

Tout le monde ou presque répond oui. Tout le monde est content.

 

Et le gouvernement, toujours « bon prince » le rétablit : là, il hésite entre deux options, telles que :

  • on fait payer l’ISF à partir de 4000 euros de revenus, décrétant que ça, c’est déjà la fortune. (François Hollande avait dit qu’on était riche à partir de 4000 e). Alors, tous ceux qui s’en sortaient plutôt bien se feront …(chut). C’est une façon de « diviser pour régner« .
  • Ou encore : oui, on rétablit l’ISF, seulement pour les très riches : 10 euros par an pour ceux qui ont un milliard sur leur compte en banque.
    Mais ça ne sera pas dit aussi clairement : il y aura un tableau de chiffres super compliqué, auquel personne ne comprendra rien, même pas les comptables. Tout sera écrit noir sur blanc, pourtant : mais lisez-vous des feuilles d’impôts avec grand plaisir ? tous les soirs avant de vous coucher ?

 

J’insiste sur l’expression « bon prince » … parce que « Le Prince », c’est le titre du principal livre de Machiavel.
C’est souvent utile de raisonner comme Machiavel, pour éviter les manipulations des uns et des autres. Pas pour les manipuler exprès, hein !

 

A propos, l’auteur du Prince n’aurait jamais fait l’ « erreur » (stratégique, bien sûr) de supprimer l’ISF : il aurait crié haut et fort qu’il le conservait par souci d’égalité… et il l’aurait réduite comme peau de chagrin.

Les rares qui s’en seraient aperçus auraient été entendus par …. 0,00001% de la population.

 

En me basant sur ce raisonnement, tous les votes concernant des impôts me semblent piégés dès le départ. De même pour tout ce qui concerne l’argent, et aussi les lois les plus complexes (exemple : la constitution européenne). Essayons tout de même d’imaginer un vote à questions multiples.

 

 

Quelles taxes sur les carburants souhaitez-vous ?

« Yesss ! on se pose la question-clé du mouvement des Gilets Jaunes ! Super, on a gagné ! »

LOL…

A mon avis, leurs vraies questions sont bien plus profondes. (Voir : « Gilets Jaunes : pouvoir d’achat ou pouvoir d’être heureux ? » ). Elles ne sont pas encore formulées clairement, mais les discussions des rond-points aident à les clarifier…En espérant qu’il ne se passe aucun grave « embrasement de cerveaux émotionnels ».

 

Revenons-en à ce qui me semble être des questions mal posées.

« Voulez-vous :

  1. une taxe seulement sur les voitures ?
  2. une taxe seulement sur le kérosène ?
  3. une taxe sur les deux ?
  4. Pas de taxe du tout ? »

 

Les réponses refléteront seulement des peurs de manquer (normal : la grande majorité des gens sont assommés de taxes et dépenses en tout genre; ils ressentent en plus que ce n’est pas la priorité pour résoudre les problèmes de la planète… tout ne se ramène pas à cette question, loin de là).

 

Alors, voilà ce que risque de donner ce référendum :

« Voulez-vous une taxe sur les voitures ?

– Oui, moi je prends le métro, les autres vont payer.
– Non, moi j’ai une voiture; j’en ai vraiment besoin tous les jours, et j’ai déjà du mal à boucler la fin du mois. ».

 

« Voulez-vous une taxe sur le kérosène ?

– Oui, je ne prends jamais l’avion.
– Non, je le prends plusieurs fois par an, je n’ai pas envie que les prix montent encore. ».

 

Pas de jugement de valeur : ce n’est pas de l’égoïsme, ni un manque de conscience écologique… c’est simplement une tentative de survie à court terme, ajoutée au sentiment que cette question isolée ne résoudra rien. Et à tous nos conditionnements sur l’argent, totalement opposés à la Loi d’Attraction.

 

En admettant qu’on prenne une décision, la question suivante sera : impôt de combien, dans quelles conditions ? On va refaire un référendum pour une question aussi complexe, dont les tenants et aboutissants remplissent la moitié du code des impôts ?

 

Dans tous les cas, les différences d’actions suite à de tels votes, peuvent être énormes et complètement manipulées. Comme je l’ai écrit plus haut à propos de l’ISF.


Ce qui peut vraiment concerner tout le monde, par contre, c’est de réfléchir en amont :

  • aux significations de l’argent en tant que symbole des relations humaines,
  • à la valeur que nous nous donnons nous-même,
  • à ce dont nous avons vraiment besoin pour être plus heureux...
  • Et tant d’autres choses bien plus profondes que quelques euros sur un tout petit bout du sommet de l’iceberg !

 

 

 

Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

– Tu vois bien, tu es contre le RIC ! Tu veux garder le système actuel, « Monsanto te remercie » (on me l’a déjà dite, celle-là …lol). !

– Ben non, je ne suis pas contre le RIC, et je n’ai pas d’actions chez Monsanto…

 

Les « chemins » du RIC

Voilà. On veut aller d’un point A (la situation actuelle) à un point B (de plus en plus de justice sociale, et de bonheur pour tous). En principe, on est tous d’accord sur le projet.

 

Maintenant, quelles stratégies allons-nous utiliser ? quels chemins allons-nous prendre ? 

Le principe du RIC n’est pas LE chemin, il recouvre une multitude de chemins.

 

Dans mes deux articles, celui-ci et le précédent,  je dis que tel et tel chemins mènent droit dans le mur. Mais si les chemins n°1, 2, et 3 sont (avec une quasi-certitude) inefficaces ou dangereux, reste à réfléchir aux chemins n°4, 5, … 1000 ! et davantage.

Sachant que chacune des explorations nous apprendra énormément.

Alors faisons-les ensemble…

 

– Mais tu ne te rends pas compte ! La situation est urgente ! On n’a pas le temps de flâner dans  les chemins de campagne… Il faut trouver des solutions, tout de suiiiite !
– Oui, bien sûr, il faudrait. Mais cela fait des millénaires que les uns font taire les autres, à tous les niveaux. Alors, le simple fait de réfléchir ensemble, sur les réseaux sociaux, dans la rue : c’est déjà retrouver la parole… et c’est un énorme progrès

 

 

Le « préférendum » : une nuance intéressante

Le groupe « Mieux voter » propose cette solution sur Facebook : https://www.facebook.com/brutofficiel/posts/2237207449862223

 

En résumé, à chaque question, on pourrait répondre par  « excellent, bien, moyen, etc », ce qui est effectivement plus nuancé que oui ou non.

 

De mon point de vue : c’est intéressant parce que ça permet d’affiner les votes. Cependant, plutôt que les « excellent, bien, moyen, etc », je verrai plutôt des « ressentis » entre 0 et 10 (comme en EFT). Ce qui, de plus,  permettrait de calculer très facilement les « notes » de chaque option.

L’informatique donne maintenant tellement de possibilités !

 

Par contre, je redis que le type de question posées et la façon de les poser est très importante.

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

Beaucoup d’autres SOLUTIONS qui visent à rendre le monde plus heureux, dans ce groupe Facebook (gratuit) :

 

 

 

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