L’auto-dévalorisation : conséquences, causes, et solutions.

J’avais déjà commencé une réflexion sur ce sujet dans l’article « Je suis nul(le) : une croyance bouclier« . Il y était question d’un ado qui clamait, comme beaucoup :  « Je suis nul en maths, pas la peine de me demander quoi que ce soit là-dedans, je ne peux pas y arriver, berk ! »

 

Il le répétait, au point d’arriver à se faire croire cette absurdité.

Si si, j’insiste :  « cette absurdité, cette sinistre absurdité. ».

 

Si nous nous rappelions vraiment Qui Nous Sommes Tous, nous nous verrions comme des Êtres Reliés à l’Univers, bien plus puissants que nous le pensons habituellement. En me représentant ainsi ce jeune garçon, je ne vois aucune raison pour laquelle ce « tout petit truc » qu’est le programme de maths du collège lui paraîtrait un obstacle insurmontable.

 

Aucune raison ? Si, bien sûr : sa croyance auto-suggérée que le programme de maths du collège est un obstacle insurmontable.

 

 

Pourquoi cette auto-suggestion qu’on est nul (en quoi que ce soit) ?

  • Notre inconscient cherche toujours à nous protéger.
  • Mais il s’y prend généralement mal : avec des connaissances d’enfant ou d’ado, celles qu’on lui a serinées, celles qu’il a vu appliquer par son entourage, mais qu’il n’a pas du tout vérifiées.

Donc :

  • première étape : il dit aux autres « Je n’y arriverai pas », surtout pour qu’on le laisse tranquille.
  • deuxième étape : il finit par le croire lui-même.

 

C’est l’analyse que j’ai faite dans « Une croyance-bouclier » : Thomas a été tellement écoeuré par ses expériences douloureuses avec les maths qu’il est prêt à se faire croire n’importe quoi pour ne jamais en vivre d’autres.

Maintenant, on cherche un cran plus loin.

 

 

La chaîne infernale.

On lui a mis la pression, avec le chantage habituel aux notes, au passage de classe, à la sacro-sainte réussite scolaire. Les maths sont donc devenus pour lui synonyme de peur.

 

    • Un réflexe s’est développé chez lui : maths => peur => bugs du cerveau émotionnel => souffrance.

 

    • Le cerveau émotionnel de Thomas, dont la fonction est de lui éviter la souffrance, tente de la contourner par un bug supplémentaire : la croyance qu’il est nul en maths.

 

    • Mais, si on est « nul » en quelque chose, on peut (logiquement !) être nul en beaucoup d’autres choses : d’où des interrogations incessantes sur ses capacités et sa valeur, donc : nouvelle souffrance.

 

    • Donc, nouveau « bug » pour s’en protéger : « C’est pas moi qui est nul, c’est toi ». Agressivité, dévalorisation des autres, à partir des points où on se sent plus fort. Ou encore : isolement, repli sur soi, pour éviter d’être traité de « nul ».  Ou tantôt l’un tantôt l’autre selon les circonstances. Dans les deux cas : souffrance dans les relations avec les autres.

 

    • Nouvelle souffrance, donc nouveau « bug » pour s’en protéger. Là, les solutions trouvées par l’inconscient de Thomas seront de plus en plus « personnalisées ». Et tout aussi inadaptées.

 

  • Jusqu’au moment où enfin, Thomas se posera les bonnes questions et cherchera à effacer le blocage originel. Souhaitons-lui que ce soit rapidement !

 

Pour résumer la « chaîne infernale » :

Stress originels (pour Thomas : ses premiers apprentissages)
=> souffrance
=> bug : auto-dévalorisation pour ne pas ressentir la souffrance du stress originel.
=> nouveau bug : dévalorisation des autres / repli sur soi pour ne pas ressentir l’auto-dévalorisation.
=> souffrances dans les relations.
=> nouveaux bugs : autres tentatives de plus en plus irrationnelles d’échapper à cette souffrance, qui entraîne elle-même d’autres problèmes…
Jusqu’au moment où on essaie enfin de remonter la chaîne jusqu’aux « stress originels ». 

 

 

Quels sont les « stress originels » ?

J’aurais envie de répondre : LE stress originel, c’est la séparation de notre conscience d’avec notre Sagesse intérieure. L’identification à notre corps physique et à nos problèmes terrestres.

J’en suis convaincue.
Mais dit sous cette forme, c’est trop théorique : ça n’aidera pas Thomas à être plus heureux.

 

Alors, remontons la « chaîne infernale » de tout à l’heure.

Au début, on trouve un stress d’apprentissage : l’enfant n’apprend pas pour le plaisir de la découverte, il apprend sous la menace.

– Comment ça, « sous la menace » ? On ne peut pas faire autrement.  D’ailleurs, on est tous passés par là, et ça ne va pas si mal…
– Pas si mal ? J’ai quelques doutes. Il suffit de voir les quelques histoires racontées dans l’article : « Stress scolaire … chez les adultes »

Une fois de plus, on confond « normal, sain » et « habituel »…

 

 

Généralisation : on fait à peu près tout sous la menace.

On nous a mis la pression, on s’est mis la pression tout seul, pour éviter les pressions extérieures.

Et on met la pression aux autres, parce que c’est le modèle de fonctionnement dont nous sommes le plus imprégnés. Et parce que pour nous, ça permet de relâcher un peu … la pression.

Pas rigolo, tout ça…

 

« Je me mets la pression, je te mets la pression, je leur mets la pression… ils me mettent la pression, tu me mets la pression, nous nous mettons la pression mutuellement, etc., etc., etc. ».

Après la chaîne infernale, la conjugaison infernale.

Tout ça, c’est pour que ce soit bien clair que c’est le noeud du problème… enfin, à mon avis.

 

 

Le cerveau et le stress

Bien sûr, il y a à l’occasion des vraies raisons pour se mettre la pression : notre corps a tout ce qu’il faut pour réagir aux réelles situations de danger. (voir ici le rôle de l’amygdale).

 

  • Un signal d’alarme, l’amygdale (une minuscule glande du cerveau) prévient d’un danger.
  • Le corps se met à sécréter de l’adrénaline : pour s’enfuir vite, ou se défendre face à une attaque.
  • Si le danger persiste, il remplace l’adrénaline (hormone des sprinteurs) par le cortisol (pour la course de fond).

 

Même fonctionnement pour une antilope poursuivie par un guépard. Mais contrairement à nous, quand le prédateur renonce à la poursuite : l’antilope sait et peut se détendre.
Elle passe de longues minutes à trembler très fortement, puis… quand c’est fini, c’est fini. Elle passe à autre chose, plus détendue qu’un yogi super expérimenté.

 

guépard poursuivant des gazelles

 

Pour nous les humains, ce n’est jamais fini : quand ce n’est plus le patron qui râle, c’est la course pour ceci, cela, les comptes à faire, la cuisine, les enfants à aller chercher à l’école (ils sont déjà bien stressés par leur journée), etc, etc.

Et le cortisol est toujours là, ce qui produit de l’acidité dans le corps. Quand on ajoute à cela  la malbouffe et à la pollution, on voit  le surmenage que subit notre corps et notre psychisme.

 

Et quand le corps n’en peut plus et qu’il tombe malade, on s’étonne : « Comment se fait-il ? Tout allait très bien jusque là…« .

 

 

Antilope : quelques pics de stress suraigu quelques fois par semaine, suivis d’une détente totale.

Humain : stress latent, presque permanent. Heureusement tout de même qu’il y a des contrepoisons, et l’EFT en fait partie, bien sûr.:

 

 

Alors qu’est-ce qu’on fait ???!!!

Il ne s’agit pas de tomber dans la déprime, ce n’est vraiment pas le but de ce blog. Ni de sécréter encore plus de cortisol que d’habitude.

L’intérêt de cette analyse, c’est de localiser le vrai problème : le sentiment de danger permanent, conscient et inconscient. Et les plus gros dangers spécifiques, ceux qui ont le plus de conséquences sur notre vie, comme les « cauchemars mathématiques » de Thomas.

 

 

Parce que faire de l’EFT pendant des heures en se répétant : « Je suis nul, on m’a dit que je suis nul, c’était méchant de me dire que je suis nul », ça ne va pas servir à grand chose. Un peu, peut-être, mais si peu…impasse

 

La croyance « Je suis nul dans tel domaine » : 

  • signale que ce domaine est très douloureux pour nous, parce qu’il est associé à plein de mauvais souvenirs liés à ce domaine. L’exemple de Thomas pour les maths est flagrant; et plutôt répandu, semble-t-il …
  • et le « je suis nul » sert seulement à dire, à crier,à hurler : « Ne m’en remettez pas une couche, je suis au taquet ! »

 

panneau Je suis nul / Fichez-moi la paix.

  • On a tellement promené ce grand panneau énergétique « Je suis nul », qu’on a fini par y croire, en oubliant le plus important : notre cri de douleur « Pitié ! arrêtez ce stress ! Fichez-moi la paix ! »
  • Donc, les « méchants » qui en rajoutent en nous dévalorisant ? ils ne font que refléter la partie de nous qui croit à cette horreur. Loi d’attraction, effet miroir, encore et toujours.
    Ils ne sont pas la cause de nos problèmes, ils en sont avant tout une conséquence.

 

Pour le moment, je vois deux moyens d’action vraiment efficaces :

 

On utilisera seulement le « je suis nul » comme moyen de vérification : « Thomas, après la séance, à combien sur 10 tu te crois incapable de faire des maths ?« . (ce qui ne veut pas dire : adorer les maths; seulement : te sentir capable d’en faire quand c’est nécessaire, et d’en faire tranquillement.).

 

Si les émotions liées aux premiers déclencheurs sont bien effacées, la croyance « je suis nul » n’a plus de raison d’être : quand la pluie s’arrête, on peut fermer son parapluie.

 

parapluie

 

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