à quoi sert la colère ?

à quoi sert la colère ?

Actuellement, le monde est en ébullition, au bord de l’explosion. C’est le moment de se demander à quoi sert la colère : ça sera une petite part de colibri pour éteindre cet incendie.


La plupart du temps, on hésite entre deux alternatives, aussi mauvaises l’une que l’autre : 

  1. exprimer sa colère, comme elle vient. Résultat : on est moins comprimé à l’intérieur, mais on fait des dégâts à l’extérieur, qui nous reviendront tôt ou tard comme un boomerang. 

  2. ravaler sa colère. Résultat : on fait des dégâts à l’intérieur de soi. Et comme la colère est toujours là, elle se manifestera d’une manière ou d’une autre, éventuellement sous d’autres formes : pas agréables de toute façon. 

Heureusement, il existe une troisième solution, où on peut être aussi méchant qu’on veut, sans faire de mal à qui que ce soit. Et on se sentira infiniment mieux après. 

On en parlera, après avoir être revenu en détail sur la fonction de la colère, et sur les solutions plus « habituelles » (malheureusement).

 

Qu’est-ce que la colère ? 

La colère, comme toute émotion (ex-movere : à l’origine d’une action) n’a d’utilité que si elle amène à une action physique, ou verbale (exprimer quelque chose), ou mentale (faire une prise de conscience, par exemple). Après, elle n’a plus de raison d’être, sinon elle devient une énergie bloquée, qui tourne en rond.

 

La colère : un signal d’alarme

La colère est une manifestation de notre psychisme pour nous dire qu’il y a un problème quelque part, où il va falloir s’affirmer face à quelqu’un (on n’est pas en colère contre un tremblement de terre, c’est différent.)

Elle a donc une fonction de signal d’alarme : elle dit « il y a un problème avec cette personne (ou ce groupe), ça ne peut pas continuer comme ça, il faut faire quelque chose

 

Le signal d’alarme, et la première étape de la réaction au stimulus, c’est le travail du cerveau reptilien : son travail, c’est de nous maintenir en vie. Ensuite seulement, on passera à des réactions plus élaborées et plus personnelles. 

 

Première étape : le travail du cerveau reptilien

L’organisme se prépare à agir, à travers des manifestations physiques et énergétiques :

  • montée d’énergie
  • sécrétion d’hormones qui stimulent l’organisme : adrénaline, entre autres. Parce que le cerveau reptilien n’envisage que deux solutions d’urgence : la fuite ou l’attaque. (Mais le cerveau est très adaptable : si on se programme à des solutions plus « humaines », il peut aussi s’y préparer … de plus en plus souvent). 

En parallèle, le cerveau reptilien tente aussitôt d’avertir « l’ennemi » qu’il est hors de question de continuer à lui marcher sur les pieds.

– L’ennemi ? Tu y vas fort non ? Il s’agit peut-être de votre adorable enfant de 3 ans, qui en ce moment précis, commence à vous casser les pieds…

– Le cerveau reptilien n’entre pas dans de telles « subtilités ». Les relations, l’amour, sont gérées physiquement par d’autres parties de nous (le cerveau limbique, et le chakra du Coeur, bien sûr… entre autres). Le cerveau reptilien est binaire ; pour lui, il n’y a que deux options : danger, ou pas danger. Et tout ce qui « ose » nous contrarier, c’est un ennemi, de son point de vue. 

 

Les signaux de menaces

Ces signaux relèvent encore du cerveau reptilien, ils se produisent instantanément, sans contrôle du conscient. 

Les animaux commencent par s’exprimer par une gestuelle de menaces (chien qui gronde, montre les dents, etc.) qui exprime : « Arrête tout de suite, ou on va se battre ». 

Les humains vont faire l’équivalent, un peu plus discrètement : « faire la g… », lancer un regard peu aimable, pousser un soupir agacé.

Ou déclencher un comportement irrationnel, « choisi » inconsciemment parmi un des 3F du cerveau reptilien (les 3F : Fight, Fly, Freeze : se battre, s’enfuir, faire le mort).

  1.  on agresse physiquement celui qui a « osé » nous contrarier; ou : on lui crie dessus, on le culpabilise, etc. (Fight)
  2. on s’enfuit, plus « humainement » : on se retrouve dehors après avoir claqué la porte (Fly).
  3. au pire, on fait un malaise : AVC, crise cardiaque, évanouissement. Au « mieux », on reste plus ou moins figé, et on ravale toutes nos frustrations (Freeze). 

Dans les deux premières situations, on se dit souvent après : « Je ne sais pas ce qui m’a pris ». Traduction : le cerveau reptilien a pris les commandes, bien avant que le « je » (le conscient, le cerveau rationnel) ne soit au courant. 

 

Deuxième étape : qu’est-ce qu’on fait ? 

Chez les animaux, il semblerait que souvent, les signaux de menaces, éventuellement suivis d’un combat symbolique, violent mais sans intention de tuer, amènent à la soumission de l’un des adversaires. Je n’aime pas les généralisations sur les animaux (j’ai toujours trouvé étrange cette façon de « mettre dans le même sac » les éléphants, les fourmis et les paramécies), mais ici précisément, cette réflexion m’a suggéré ces deux étapes. 

à quoi sert la colère ?

Les humains peuvent passer par la parole (ou pas), en plus du langage du corps, et du « message énergétique » (on ressent la différence entre une énergie de colère -même rentrée- et une énergie calme). 

On va voir plus en détail les options « habituelles » et leurs conséquences. Et, en « option 3 », des façons plus efficaces d’exprimer complètement sa colère sans faire de mal à personne. Et après, de prendre des décisions intelligentes pour améliorer la situation : des décisions qui viennent à la fois de l’intelligence du Coeur et de celle du cerveau. 

 

Mais auparavant, il est utile de voir ce qui se passe juste après l’intervention du cerveau reptilien. 

Tant qu’on est dans le stress, on est toujours dans la « procédure d’urgence » de notre cerveau : c’est notre cerveau émotionnel qui reste aux commandes. Mais une autre partie de ce cerveau, le cerveau limbique, réagit en fonction des programmations dont il est imprégné : 

  • certaines sont bonnes, heureusement : par exemple, l’habitude qu’on aura prise de faire des « pauses CNV« , des respirations pour se calmer dès qu’on sent que l’énervement monte. Elles vont permettre de passer rapidement à l’option 3 et à la suivante : se calmer, puis agir efficacement. 
  • d’autres sont issues de nos programmations (et auto-programmations) de notre enfance :  par exemple, la programmation à être « fort », à imiter des parents coléreux, à s’interdire la peur et la tristesse… donc, il ne reste qu’une colère prolongée. Ou encore, la programmation à se taire, et à ravaler ses émotions. Tout cela donnera l’option 1 ou 2… franchement pas très constructives

 

 

Option 1 : on extériorise sa colère, et les autres « prennent cher ».

On cogne, on injurie, on hurle, on menace, bref on fait son « chacal » de base (« Chacal » est le terme utilisé en CNV pour désigner ce genre de comportement). 

On peut aussi faire le chacal (apparemment) calme, avec des insinuations perfides, des culpabilisations en tout genre (« tu as vu comme tu es méchant, tu fais pleurer Maman »), des accusations (« Avec des gens comme toi, on ne peut rien dire »)… on peut imaginer le « catalogue », on le connaît tous. 

Il est de plus en plus mal vu chez les humains de se taper dessus, mais ils ont inventé la punition… et ils s’en donnent à coeur joie ! (pas sûre, en réalité, que notre Coeur en soit si joyeux).  La punition, c’est une forme de jeu de pouvoir considéré comme normal, bien qu’elle soit hyper toxique à moyen et long terme. 

 

De la prison à la privation de dessert, en passant par les critiques continuelles et les radotages intérieurs

Je parle dans plein d’articles et de vidéos de cette manie redoutable dont nous sommes imprégnés : punir, et se punir (par peur d’être punis). Celui-ci entre autres (Punition et auto-punition, et si on arrêtait ?).
Il va être question des conséquences des expressions dramatiques de la colère. 

 

Conséquences d’une extériorisation absurde de la colère

Des dégâts relationnels, qui peuvent avoir beaucoup d’autres conséquences : si un couple se querelle sans cesse, les enfants ne sont pas dans les meilleures conditions pour s’épanouir… et tant d’autres exemples. 

Ensuite, de la culpabilité (ressentie ou refoulée), qui va elle-même s’exprimer dans le corps physique, générant des maladies ou au moins des « bobos » répétitifs (mal au dos, mal au ventre, etc.)

 

Option 2 : on intériorise sa colère, elle se retourne contre nous.

On n’ose pas exprimer sa colère : soit parce que notre « adversaire » est dangereux (on hurle rarement après son patron… ou alors, pas longtemps !), soit parce qu’on est programmé à tout ravaler, depuis l’enfance. 

Donc, l’adrénaline, puis le cortisol (qui prépare au « combat » de longue durée) circule en nous en circuit fermé. Et ne causent que des dégâts, légers au début, mais de plus en plus forts. Et après, on croit qu’il est normal de mal vieillir…

En général, quand on est programmé ainsi à tout retourner contre soi, on s’en veut à soi-même de ne pas savoir résoudre le problème… mais on en veut aussi aux autres de façon durable; et on leur fait payer de différentes manières : bouderies, sabotages inconscients de ce qui pourrait leur être agréable :  c’est une façon de les punir, encore et toujours !

Donc, dans ces deux cas (extériorisation et intériorisation), c’est perdant-perdant. La seule chose qui change, c’est celui qui se fait massacrer en premier : l’autre, ou soi-même. 

Ceux qui vont ruminer leur colère ont cependant un certain avantage sur les autres : 

  • comme cette attitude est douloureuse, ils vont plus rapidement chercher des solutions, donc en trouver, que ceux qui se contentent d’accuser le monde extérieur. 
  • Etant moins coupés de leurs émotions que les « accusateurs publics », ils n’ont pas vraiment envie de faire souffrir qui que ce soit.
  • Ils ont donc généralement conscience des inconvénients que présentent le « lançage de poubelles » sur la tête de l’autre. Mais ils ne connaissent pas d’autres solutions que verser sa colère sur l’autre, ou la ravaler. 

J’étais plutôt comme ça les quelques années avant que je n’entende parler de…. tadaam ! Devinez quoi ? Aucun suspense, à moins que vous n’arriviez directement sur ce blog et que vous n’ayez pas vu son nom. 

 

Option 3 : l’EFT, ou comment être très méchant… avec gentillesse.

J’aime les paradoxes.
Pas par goût des effets de style, mais parce que les paradoxes déstabilisent le cerveau émotionnel, ce qui l’aide à changer… en mieux, évidemment. 

La gentillesse est dans l’intention :

  • gentillesse pour l’autre : on ne veut pas le blesser, au moins on cherche à éviter au maximum de le faire. On va au pire le contrarier (si on refuse ce qu’il souhaite), mais même cela, on le fera avec empathie. 
  • gentillesse pour soi-même : on écoutera toutes les parties de nous concernées par la situation. Telles qu’elles sont, et sans chercher à les faire changer. Elles changeront d’elles-mêmes quand elles y seront prêtes. En attendant, elles ont juste besoin de bienveillance, et elles attendent cette bienveillance depuis trèèès longtemps. 

Et quand elles s’exprimeront (enfin !), ce ne sera pas en douceur : elles sont comme un ressort comprimé, il faut faire attention à la façon dont il va se détendre. 

 

Être très méchant

Ces parties de nous vont pouvoir exprimer tout ce qu’elles ont sur le coeur. Elles parleront, avec leurs croyances et leurs programmations d’enfants : comme on est conditionnés à punir, elles voudront punir beaucoup de monde. Et elles aboieront comme une tribu de chacals

Puis, enfin apaisées, elles pourront enfin voir les choses autrement, et retrouver l’énergie d’Amour qui nous constitue, tous. Ou dans un premier temps, de faire remonter à la conscience un événement ancien qui était réactivé sans fin… on pourra alors s’en occuper en douceur, là aussi avec l’EFT. 

Mais si la « phase chacal » dure trop longtemps, c’est qu’on est encore en train de rejeter le problème sur l’autre… ce qui nous empêche de le résoudre. Pour plus d’explications et un exemple détaillé, lire : Les phrases négatives, en EFT : très utiles, mais pas toutes…

Un exemple de protocole EFT : « Pour arrêter d’être en colère (+ vidéo)« 

 

Et l’étape suivante…

Une fois qu’on est vraiment apaisé, qu’on a consolé quelques « enfants intérieurs« , qu’on n’a plus envie d’en découdre, la logique et l’intuition se remettent en marche. 

On fera alors sans doute des prises de conscience intéressantes. Et on pourra réfléchir plus clairement à ce qui s’est passé, et à ce qu’on compte faire par la suite. 

On pourra encore peut-être retourner communiquer avec l’autre, s’il s’agit d’une personne en particulier.

Qu’on maîtrise ou pas des super techniques de communication comme la CNV, ça sera beaucoup, beaucoup plus efficace que de tenter de parler avec des cerveaux émotionnels en ébullition. 

Et puis, nous avons chacun une Sagesse Intérieure (nous, ET l’autre) : c’est le moment de leur demander de nous inspirer…

 

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